Halte au fascisme en Turquie. Stop Erdogan !

24-12-2016

Depuis plusieurs mois, une vague de répression s’abat sur les populations en Turquie et au Kurdistan. Les groupes d’opposition politiques, les minorités ethniques et / ou religieuses sont brimées, attaquées.
Erdogan tente par tous les moyens de conserver et d’accroître son pouvoir. La tentative de coup d’Etat du mois de juillet dernier lui a servi de prétexte pour légitimer l’instauration d’un état d’urgence, une vague de répression sans précédent, la fermeture de nombreuses radios, de journaux, le licenciement de milliers de fonctionnaires, de juges, l’arrestation de centaines de journalistes, universitaires, etc.
Aujourd’hui, ce sont nos camarades anarchistes de la DAF (Devrimci Anarsist Faaliyet / Action révolutionnaire anarchiste). À deux occasions, en 2010 et en 2012, la DAF a déjà été considérée par l’État comme une organisation terroriste, mais ces affaires ont été classées. Maintenant, à cause de l’état d’urgence, les possibilités pour la DAF de s’organiser sont encore plus difficiles. Leur journal Meydan a été interdit et trois nouvelles enquêtes ont été lancées. Cela aura aussi eu un sérieux impact économique pour la DAF.
Dans le dernier jugement, la cour a condamné le directeur de publication du journal, Hüseyin Civan, à 1 an et 3 mois de prison au motif de développer de « la propagande terroriste ».

La Fédération anarchiste et l’IFA (Internationale des Fédérations anarchistes) ont déjà participé au mouvement de solidarité avec le Rojava, de bien des façons et en étroite collaboration avec la DAF. Maintenant, en raison de la nouvelle situation en Turquie, nous devons accroître notre soutien à la DAF de façon plus concrète. Nous appelons toutes les organisations amies à nous rejoindre et à apporter une solidarité politique et financière à la DAF.

Pour soutenir l’appel à solidarité et pour le soutien concret, vous pouvez contacter le secrétariat international de la FA. (relations-internationales [at] federation-anarchiste.org)

Liberté pour Hüseyin Civan ! Liberté pour tou.te.s les prisonnier.e.s politiques en Turquie !

Fédération anarchiste, le 24 décembre 2016

Mexique : Solidarité avec la lutte des enseignants et la révolte populaire

24-06-2016

Dimanche 19 juin 2016, la police fédérale mexicaine tire à balles réelles sur des manifestants qui bloquent l’autoroute près du village de Nochixtlán, dans l’État d’Oaxaca. Cette répression étatique d’une extrême violence s’est traduite par de nombreux blessés et une dizaine de morts.

 

 

Ce barrage avait été mis en place par la Coordination des travailleurs de l’éducation (CNTE), des étudiants et des parents, dont beaucoup appartiennent aux peuples autochtones. Depuis plusieurs mois, particulièrement dans les États de Oaxaca, du Chiapas, du Guerrero et du Michoacán, le mouvement de grande ampleur contre la « réforme éducative » que veut imposer le gouvernement est férocement attaqué à coups de matraques, grenades lacrymogènes, tirs de flash-ball ; des enseignants sont menacés, licenciés, emprisonnés. Les blocages de routes ont été décidés début juin après l’arrestation de plusieurs dirigeants de la CNTE de la section d’Oaxaca.

 

Une véritable guerre médiatique est menée contre ces rebelles, traités de « terroristes », « fainéants », « opposants au progrès ». Le « progrès » de la loi « éducation et qualité » consiste à faire de l’éducation une marchandise en la donnant au secteur privé pour la réserver, à terme, aux plus favorisés. Ainsi que le rappelle une banderole « La réforme éducative ne concerne pas que les enseignants, mais s’attaque aussi à la population », de très nombreuses familles, notamment dans les communautés indigènes, viennent en aide aux enseignants, participent aux manifestations.

 

Déjà, en juin 2006, les enseignants avaient occupé le centre de la ville d’Oaxaca, avant d’en être brutalement délogés. La population – parents, étudiants, jeunes des quartiers populaires, peuples indigènes – les rejoignirent et organisèrent la résistance et l’autogestion de la ville : la « Commune d’Oaxaca » ne fut vaincue qu’en novembre par une répression militaire et policière d’une extrême violence.

 

 

Nos compagnes et compagnons de la Fédération anarchiste mexicaine, de l’Alliance magoniste zapatiste, de la Croix noire anarchiste participent pleinement à cette lutte et nous informent régulièrement sur la situation. En réponse au Communiqué du Congrès national indigène (CNI) et des zapatistes de l’EZLN adressé le 20 juin « au peuple du Mexique et aux peuples du monde », la Fédération anarchiste se déclare totalement solidaire des enseignants en lutte et de cette révolte populaire. Elle exige l’arrêt immédiat de la répression et la libération de tous les prisonniers.

 

 

Si l’« état d’urgence » permet à l’État français de restreindre encore plus les libertés pour tenter d’imposer une « loi travail » dont le patronat rêve depuis longtemps, c’est un véritable « état de siège » qui est instauré par l’État mexicain. Dans une période où certains prêchent la résignation et la soumission, où d’autres prônent un repli nationaliste et l’illusion d’un changement dans les urnes, la Fédération anarchiste pratique plus que jamais un internationalisme basé sur la solidarité concrète, les échanges d’expériences avec tous ceux qui ne lâchent rien face à l’offensive des États au service du capitalisme.

 

 

 

Comme le rappellent le CNI et l’EZLN :

 

« Un orage, en plus de la tempête et du chaos, rend aussi fertile la terre d’où éclot un nouveau monde »

 

 

 

Fédération anarchiste

 

Communiqué sur le rassemblement au consulat français à Thessalonique

15-06-2016

A l’occasion de la grève générale du 14 Juin en France et dans le cadre d’une mobilisation concertée par l’Organisation Politique Anarchiste en solidarité internationale aux manifestant.e.s qui luttent contre la loi travail et l’état d’urgence, le mercredi 15 Juin à midi, a été organisé un rassemblement avec sonorisation devant le consulat français à Thessalonique à Evzonon. La veille au matin, le Consulat français de Patras en Grèce a été occupé en solidarité avec les manifestants et manifestantes de France et la même journée l’après-midi, à Athènes il y avait rassemblement devant l’Assemblé Française où les forces policières ont expulsé violemment les manifestant.e.s. À Thessalonique, les forces de répression ont procédé de la même manière en montrant leur force dans toutes les occasions, alignés devant le Consulat Français, refusant l’installation de la sonorisation pour le rassemblement. Pourtant, le rassemblement auquel d’autres collectifs anarchistes et camarades de la ville ont participé a atteint son but, a rempli les rues de petits tracts. Plusieurs tracts ont été diffusés au public qui passait par là-bas, le texte a été diffusé plusieurs fois via le microphone, tandis que beaucoup de slogans ont été criés en solidarité avec les Français.es. Le rassemblement a duré une heure et demie et notre départ a été perturbé par les forces policières.

https://athens.indymedia.org/post/1560333/ les photos

Halte à la diffamation et à la persécution contre nos compagnon-e-s anarchistes Mario González et Nuria Ramírez.

16-03-2016

« La répression directe, les rafles, la surveillance, la police militarisée, l’espionnage, la prison reviennent : les anarchistes sont la cible d’une persécution nationale et internationale. Depuis les tranchées de cette prison, j’élève ma voix pour aboyer ma rage et montrer mon mépris pour les porcs policiers soumis au système capitaliste, autoritaire et brutal » écrivait Mario González depuis la prison, quelques mois après son arrestation. 



Depuis l’Europe nous exigeons l’arrêt des diffamations et persécutions contre nos compagnon-e-s anarchistes Mario González et Nuria Ramírez. 


Ces dernières semaines nous avons reçu plusieurs communiqués qui font état du montage juridico-policier que le gouvernement fédéral et le gouvernement de la ville de Mexico construisent une fois encore contre plusieurs de nos compagnon-e-s anarchistes. Les montages juridiques et médiatiques reviennent et s’exacerbent au moment où les autorités universitaires tentent de mettre fin à l’occupation de l’Auditoire Che Guevara, espace qui a été occupé depuis la grève historique de l’UNAM - Université Nationale Autonome du Mexique, en 1999. Pendant 16 ans, les autorités n’ont cessé de provoquer un nombre incalculable d’affrontements et de harcèlements contre les occupants de cet espace, créant une atmosphère de persécution et de lynchage médiatique, d’emprisonnement et de répression. Un communiqué émis par la Croix Noire Anarchiste de Mexico reprend cette affaire en soulignant l’attitude que les autorités ont assumée depuis toujours pour continuer de réprimer et diffamer le mouvement anarchiste en général, et dans ce cas particulier, contre l’occupation de cet espace.

Par le biais de ce communiqué, nous ne voulons pas seulement mettre en évidence cette diffamation et persécution systématiques de nos compagnon-e-s Mario González et Nuria Ramirez, mais nous voulons exprimer également notre préoccupation et notre rejet de ces accusations, de cette mise au pilori que les autorités et ses médias de désinformation montent contre nos compagnons en les identifiant comme des personnes dangereuses.

Par ailleurs, nous affirmons que cette situation répressive fait partie de toute une stratégie médiatique qui s’inscrit au niveau international, une stratégie de persécution, montage, diffamation, répression à l’encontre de nos compagnon-e-s anarchistes, de leurs formes d’action et de pensée; cette stratégie s’inscrit dans la construction de toute une mise en scène pour attaquer, par tous les moyens possibles, les espaces autogérés et autonomes, contestataires et opposés au monde de la consommation imposée, ainsi qu’aux gens qui les fréquentent et les habitent. Par ce lynchage médiatique le pouvoir construit « ses » « ennemis » en donnant le feu vert à toute une machinerie de contrôle social qui se renforce et s’étend à grands pas.

Le discours de la violence qu’utilise le Gouvernement de la ville de Mexico, dans ce contexte, ainsi que les autorités universitaires, essaie par des mensonges et mises à l’index de justifier la répression, qui en fin de comptes, n’a d’autre intention que de faire taire, désarticuler, terroriser et criminaliser les mouvements contestataires qui perdurent, et dans ce cas précis, les groupes, les mouvements, les espaces et les personnes anarchistes qui ont été l’objet depuis des années de persécutions et de harcèlements.

Nous, les groupes signataires de cette lettre, avons manifesté chaque fois que cela a été nécessaire, notre solidarité avec Mario González et Nuria Ramírez, et aujourd’hui notamment, nous restons particulièrement attentifs à cette situation et à tout acte d’intimidation qui pourrait être exercé contre nos compagnon-e-s.

Halte au lynchage médiatique de nos compagnons anarchistes et occupants !
Halte à la diffamation et à la persécution de nos compagnon-n-e-s anarchistes Mario González et Nuria Ramírez !

En Solidarité !

-Les trois passants, Toulouse (France)
-FA – Fédération Anarchiste Francophone (France, Suisse, Belgique)
-Caracol Solidario, Besançon (France)
-CGT – Confederación General del Trabajo (Estado Español)
-Adherentes a la Sexta Barcelona (Catalunya)
-ASSI- Acción Social Sindical Internacionalista, Zaragoza (Estado Español)
-Cedoz (Estado Español)
-Associació Solidaria Cafè Rebeldía-Infoespai, Barcelona (Catalunya)
-Associazione Ya Basta! Milano (Italia)
-P.I.R.A.T.A-Plataforma Internacionalista por la Resistencia y Autogestion Tejendo Autonomia (Italia-Suisa-Alemania-México)
-CSPCL – Comité de Solidarité avec les Peuples du Chiapas en Lutte, Paris (France)
-Groupe Cafez y Casa Nicaragua de Liège (Belgique)
-Plataforma de Solidaridad con Chiapas y Guatemala, Madrid (Estado Español)

Contre la répression étatique et l’obscurantisme religieux

15-11-2015

La Fédération anarchiste se positionne contre l’arnaque écologiste COP21, organisée par ceux-là même qui sont responsables de tous les problèmes environnementaux à l’échelle mondiale, et contre l’obscurantisme religieux de l’État islamique et ses attaques visant la population, en France comme ailleurs.

 

Aujourd’hui plus que jamais la liberté est attaquée par l’État et l’obscurantisme religieux.

 

Pendant que l’État français organise la répression contre les anti-capitalistes et libertaires qui veulent se rendre à Paris pour la COP21, il collabore avec des régimes islamistes comme les États turc, iranien et saoudien, et donc contre les populations kurdes qui se trouvent en première ligne contre l’État islamique.

 

Suite aux attentats terroristes du 13 novembre 2015 revendiqués par l’État islamique, l’État français, qui est en guerre en Syrie, mais aussi au Niger, au Mali, au Tchad, vient de déclarer l’état d’urgence dans toute la France, lui permettant de violer les libertés publiques. Pendant la COP21, à la fermeture des frontières déjà prévue, risque de s’ajouter la répression contre les actions anticapitalistes. Les plans Vigipirate ont démontré leur inutilité et l’état d’urgence ne sera pas plus efficace. Tout cela profitera essentiellement aux islamistes et aux fascistes de toutes sortes, ravis d’assister à la militarisation et polarisation de la société française, et à la dégradation des libertés individuelles.

 

Au fond du problème, depuis plusieurs années, la misère, le racisme et la stigmatisation des Français d’origine étrangère, notamment en banlieue, a entraîné la radicalisation de centaines de jeunes qui sont partis faire le jihad en Syrie et en Iraq, ou qui viennent de commettre les attentats qui ont coûté la vie à plus de 128 personnes innocentes. Dans ces lieux où la misère est la plus forte, la manipulation par des islamistes radicalisés est facilitée par l’absence d’organisations ouvrant une perspective collective émancipatrice.

 

Tant que l’État français continuera de collaborer hypocritement avec des États théocratiques, tant qu’il stigmatisera la jeunesse française d’origine étrangère ou de confession musulmane, tant qu’il donnera des leçons moralisatrices sur l’écologie tout en poursuivant sa campagne impérialiste en Afrique pour protéger les mines d’uranium d’Areva, le terrorisme fondamentaliste et étatique continuera.

 

Contre l’État et l’obscurantisme, organisons la résistance sociale et libertaire !

 

Secrétariat des Relations Internationales - Fédération anarchiste

 

 

La douleur vous vivez est notre douleur, la rage que vous ressentez est notre rage

14-11-2015



Le 13 Novembre,
des attaques armées coordonnées par ISIS [DAESH] ont tué plus de 150 personnes et en ont blessé des dizaines dans 7 quartiers différents de Paris. ISIS poursuit ses meurtres en dehors des régions du Moyen-Orient et de l’Anatolie. Le massacre qui a eu lieu à Paris montre clairement que la terreur ISIS ne connaît pas de frontière.

Nous
ressentons profondément le massacre de Paris et partageons votre tristesse. Nous avons vécu et vivons encore sous les attaques d’ISIS soutenues par l’État. De Sengal à Kobane, du Pirsus (Suruç) à Ankara, nous avons perdu beaucoup de camarades et amis. Nous sommes conscients du fait que les massacres visent à créer la peur, la méfiance et la solitude. Notre douleur est grande et augmente chaque jour. Dans ces périodes, nous devons développer la solidarité contre les meurtriers qui veulent nous enterrer sous la peur, la solitude et l’isolement.

Nous
assistons déjà aux prises de positions simultanées de l’État français et d’autres États visant à orienter le processus. Ces mêmes stratégies sont en cours dans notre région sous le nom de « lutte contre la terreur ». Dans ce climat de méfiance, la panique s’invite, orchestrée par les appareils idéologiques de l’État; l’oppression des révolutionnaires et la restriction des libertés seront bientôt légitimées politiquement, ainsi que le discours raciste toujours croissant. Les États profitent de ces périodes de confusions pour imposer leurs politiques d’intérêts, économiques et sociaux.

Nous comprenons la situation
que subit et va subir la population vivant en France. Nous savons la difficulté de faire face à la fois à douleur et aux mobilisations fascistes entretenues par un discours d’État. Nous soulignons que, même avec ces difficultés, la lutte contre la peur, l’État et le fascisme doit être menée.

La douleur vous vivez est notre douleur, la rage que vous ressentez est notre rage, votre combat est notre combat !


Devrimci Anar?ist Faaliyet (Action Révolutionnaire Anarchiste, Turquie) - DAF

 

Lettre à nos compagnons de l’IFA et en particulier à la Fédération anarchiste française en solidarité devant les attentats en France.

14-11-2015

Le 13 novembre 2015, plus de 150 personnes ont perdu la vie et des dizaines ont été blessées dans 7 quartiers différents de Paris à la suite d’attaques coordonnées par ISIS avec des bombes et des fusils.

 

Face aux attentats subis dans la ville de Paris, La Ligue anarchiste affirme que la guerre entre les États, les grandes firmes, les religions, ne sert pas le peuple travailleur en Syrie ou en France, au Brésil ou en Ukraine en Angola ou aux États-Unis d’Amérique du Nord. Cette guerre tire profit de nos morts et de notre travail.

 

Nous sommes confrontés à une guerre pour le pouvoir et le profit, où les États, les grandes firmes et les religions utilisent la terreur pour dominer, conquérir et exploiter.

 

Contre le terrorisme des États, des grandes firmes et des religions nous exprimons notre solidarité afin que nous restions ensemble et que soit détruite la peur, détruits les Etats qui nous oppriment, le capitalisme nous exploite et les religions qui abrutissent humanité.

 

Nos sentiments, notre résistance et notre force sont avec les camarades travailleurs et travailleuses, avec le peuple de France et de Syrie.

 

 Vos guerres, nos morts. Détruire le fascisme.

 

Construire le fédéralisme anarchiste.

 

 

 

 Salutations anarchistes.

 

 Liga Anarquista de Rio de Janeiro

 

Athènes. Soutien aux réfugié.e.s

31-10-2015

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE «NOTARA 26 » - OCCUPATION DU LOGEMENT POUR LES REFUGIÉS/IMMIGRANTS, APRÈS UN MOIS DE  FONCTIONNEMENT

Le 25 Septembre (il y a environ un mois) nous avons procédé à l’occupation de l’immeuble situé au numéro 26 de la rue Notara (au quartier d’Exarcheia à Athènes) avec l’objectif de le transformer en une occupation du logement pour les réfugiés et les immigrants. Selon des circonstances actuelles, vraiment exigeantes et impitoyables, avec des milliers de réfugiés noyés dans la mer Méditerranée et entassés dans les ports des îles et les places des villes, nous avons voulu de cette manière tracer une voie, à travers laquelle les liens sociaux de solidarité pourraient se concrétiser ici et maintenant. L’Occupation de Notara 26 a été envisagée, dès le début comme un mode de réalisation des principes de la solidarité en action et un lieu d’expérimentation politique d’en bas.

Après un mois, un immeuble de six étages abandonné a été converti en une structure de logement auto-organisée et auto-gérée qui -jusqu’à présent- a fourni un hébergement à court terme pour environ 800 réfugiés. Les espaces vides ont été transformés en chambres à coucher, salle à manger, cuisine, cabinet médical, centre de collecte des matériaux, aire de jeux et tout cela grâce à la participation d’innombrables personnes dont on rencontre rarement le dévouement et le travail collectif dans de telles
tentatives.

Néanmoins, nous croyons que l’expérience la plus importante et l’innovation est que, à travers ce processus nous avons été en mesure de surmonter la rhétorique facile et littéraire et  de s’engager au cœur de la question : apprécier le sens et la difficulté, ce qui consiste de passer de la dénonciation fataliste à  la proposition de la politique créative (un exemple concret de ce qui peut être fait).

Dans ce contexte, nous avons l’intention d’aller au-delà de la simple gestion de la situation existante et de donner un sens positif à notre initiative. Donc, le point crucial suivant est notre participation, aux côtés d’autres initiatives de solidarité en Grèce entière, à la mobilisation contre la Barrière d’ Evros (31/10).  Quelle place plus appropriée pour nous tous de se rencontrer et de déployer la force de notre expérience de vie, que là où les champs de mines et les fils de fer barbelés construisent la politique de la mort ?

Pour terminer, nous invitons tout le monde à accompagner et soutenir le projet de l’Occupation Notara 26, en participant à son assemblée ouverte, chaque mardi et samedi à 20 heures.

Frontières ouvertes - libre circulation pour tous.
Contre l’Europe-Forteresse.
Légalisation - citoyenneté - droit d’asile vers des souhaits de quiconque
Contre le racisme et la xénophobie.
Détruisons la Barrière à Evros


POUR QUE LE VOYAGE DES REFUGIÉS À LA SURVIE
DEVIENNE LE VOYAGE DE L’HUMANITÉ À LA LIBERTÉ

Liberté de circulation et d’installation. Personne n’est illégal.

23-09-2015

 

La crise aiguë que nous traversons est due en partie au fait que la question des migrations (notamment des pays du Sud et de l’Europe de l’Est vers l’Europe occidentale) est traitée comme un problème. 

Les gouvernements successifs n’ont eu de cesse de limiter l’accès au statut de réfugié-e-s et aux procédures de naturalisation. 

La chasse aux sans-papiers est l’axe principal de leur politique migratoire, influencés qu’ils sont par les extrême-droites européennes et la peur de ne pas être réélus. 

Ainsi donc, la réponse de la plupart des pays d’Europe face à ces flux de réfugié-e-s, c’est de construire des murs de la honte, de gazer, de frapper, d’enfermer des hommes, des femmes, des enfants. Trop rarement, il est envisagé des solutions humanistes d’accueil, d’espaces de transit. Non, les migrant-e-s sont parqué-e-s dans des centres de rétention, véritables prisons aux conditions dégradantes. 

Les migrant-e-s sont traité-e-s comme des délinquant-e-s, coupables a priori d’on ne sait quel crime, si ce n’est celui de vouloir vivre une vie digne et en paix. Car ce qu’ils fuient, c’est d’abord la misère, les conséquences du dérèglement climatique, l’oppression et la guerre. 

 

Combattre les guerres et l’armée 

Nous pouvons aussi être solidaires des déplacé-e-s en pointant ce qui est aux origines de leurs problèmes.

Les réfugié-e-s sont victimes des politiques des États de leurs propres régions mais aussi des politiques des États occidentaux, comme la France, qui a soutenu des dictatures, et des États-Unis ou de la Russie. 

Ils paient également le prix fort des commerces d’armes qui, au gré des conflits, changent de mains et se retournent massivement contre les civils. Ainsi la France a-t-elle vendu des armes en Syrie au gouvernement de Bachar El-Assad mais aussi à ses opposants. 

François Hollande envoie l’armée en Afrique, en Irak,… puis s’étonne que cela suscite des colères sous forme de terrorisme et entretient un climat de peur en France, qui sert à stigmatiser davantage les populations immigrées, ou supposées l’être, dans un amalgame entre étrangers, musulmans et terrorisme. 

Rappelons que les premières victimes de la barbarie islamiste sont les personnes vivant dans ces régions du monde : Moyen-Orient, Syrie, Irak, Libye, Maghreb, Afrique,… 

 

Combattre le capitalisme, la pauvreté et la barbarie religieuse 

Les autres sources des migrations découlent également de facteurs oppressifs identifiés. 

La pauvreté des pays du sud de l’hémisphère est un facteur décisif : les conséquences du colonialisme, passé ou actuel, des systèmes de corruption, du sous-développement… sont, entre autres, la famine et, tôt ou tard, l’exil. 

Les barbaries religieuses cherchent à contrôler les États – c’est leur but – et alimentent également les conflits. Des gens quittent leurs régions pour éviter la terreur, l’obscurantisme et les meurtres dictés par des mouvements religieux. 

D’ici à 2050, il y aura 250 millions de déplacés dans le monde, dont la moitié pour des raisons climatiques. 

L’organisation capitaliste du monde génère une crise écologique sans précédents et qui impacte des populations qui fuient. Et l’opinion publique sait tout cela. 

 

Accueillir, dans la dignité et pour l’égalité des droits 

Parce qu’aucun être humain n’est illégal sur cette planète, nous sommes opposés aux opinions et attitudes exprimant du mépris ou de la haine pour les gens qui sont contraints à l’exil.  

Nous ne distinguons pas les réfugié-e-s politiques des exilés économiques. Nous défendrons toujours les opprimé-e-s quelles que soient leur origine, leur couleur de peau ou leur religion contre les États qui les parquent, les groupes armés qui les chassent, contre les politiciens qui cultivent la haine, contre les groupes qui font le lit du racisme. 

Aujourd’hui, notre soutien doit aller vers les réfugié-e-s afin de les accueillir dans de bonnes conditions. C’est-à-dire sans les flics ! 

Il faut pouvoir les héberger, leur trouver de quoi s’installer et vivre dignement. Ne pas les parquer dans des cités miséreuses mais bien les accepter dans nos vies, dans nos quartiers, dans nos écoles. Et éviter qu’ils ne tombent entre les mains de patrons peu scrupuleux qui les exploiteraient. 

 

Nous défendons une vision internationaliste de solidarité et de lutte contre les oppressions. Notre résistance ici doit être globale et sincère. De cette résistance dépendra notre avenir commun : un avenir solidaire et ouvert ou bien un monde en guerre, refermé sur ses frontières. 

 

Nous revendiquons : 

  • la liberté de circulation des individus ;

  • le droit de vivre et de travailler dans le pays de son choix ; 

  • la fin des violences policières ; 

  • la fermeture des centres de rétention et l’arrêt des expulsions ;

  • l’accueil et la régularisation des réfugié-e-s qui en font la demande. 

 

Relations internationales de la Fédération anarchiste 

relations-internationales [at] federation-anarchiste.org

 

Centro Social Libertario en Cuba. Appel à donations.

04-09-2015

Après de nombreuses années, les frontières sont en train de s’ouvrir et les changements à Cuba annoncent de nouvelles possibilités et de nouveaux dangers pour la société cubaine. Il est donc essentiel de renforcer le travail de celles et ceux qui, à Cuba, défendent un regard critique, anticapitaliste et anti-autoritaire face au système-monde, ce système qui s’exprime chaque jour avec plus de clarté dans la vie nationale.

Après plus d’une décennie d’activisme social et politique au sein de l’Observatoire critique cubain, et cinq ans de travail au sein  de l’Atelier libertaire Alfredo López (TLAL), nous avons pu identifié la principale difficulté pour nos activités et pour l’expansion de notre interventionau niveau social, il s’agit de l’absence d’un local fixe qui nous permettrait de construire une communauté et de façonner notre identité de façon plus forte et plus durable.

 
Qui sommes-nous ?

Le TLAL est un collectif spécifiquement anarchiste, qui a maintenu une activité systématique au cours des dernières années, en radicalisant ses propositions et en maintenant un ancrage solide dans la société cubaine et dans ses communautés. Nous avons réussi dans un court laps de temps à organiser annuellement les Journées Printemps libertaires à La Havane, où nous cherchons à conjuguer la pensée et de l’action libertaire ou anarchiste sur l’île. Par ailleurs, nous publions un modeste un journal, ¡ Tierra Nueva !, avec lequel nous essayons, non sans quelques difficultés, de faire diffuser notre regard contestataire aux gens ordinaires. Ces gens qui forment une majoritéà Cuba et qui ne disposent pas d’accès à Internet. Nous essayons aussi de promouvoir l’idéal libertaire, anarcho-syndicaliste et naturiste, présent dans l’histoire du pays avant le triomphe insurrectionnel en 1959, et dont l’influence a été occultée dans les interstices du Cuba d’aujourd’hui.

En outre, l’un des principaux efforts au niveau organisationnel que nous avons fourni a été la création en mars de cette année, avec d’autres camarades de la région, de la Fédération anarchiste d’Amérique centrale et de Caraïbe, un réseau ayant un grand potentiel d’expansion et de développement.

Maintenir ce rythme dans l’organisation de nos projets et nos actions nécessite un espace physique où nous puissions converger, expérimenter des pratiques qui démontrent ce qu’est la solidarité, le coopérativisme, l’horizontalité, l’auto-organisation et l’autonomie.

 
Que cherchons-nous?

Compte tenu de l’impossibilité à Cuba de louer un espace, l’option que nous proposons est d’acheter un immeuble, une maison ou un appartement, afin de fonder notre Centre social libertaire et une Bibliothèque libertaire.

En plus d’être le siège permanent de l’Atelier libertaire Alfredo López, afin de célébrer des réunions de travail et d’autres activités, le local accueillera une Bibliothèque libertaire. Celle-ci réunira les matériaux que nous avons accumulés durant des années. Ils sont le produitde dons nationaux et internationaux, ou des achats personnels. Nous y inclurons tous types de publications physiques et digitales, autant des périodiques que des éditions uniques, des disques compacts (CD-ROM) et DVD, des films, des documents audio, etc. La priorité sera accordée aux documents reliés directement ou indirectement à l’anarchisme, mais seront également présentés d’autres sujets reliés aux luttes sociales à travers l’histoire, quel que soit le point de vue politique ou la région de création.

Par ailleurs, dans cet espace se dérouleront des actions propres à un Centre social : des conférences, des événements, des réunions, des repas collectifs, des présentations de textes, des fêtes, des vidéo-débats, des rencontres avec les visiteurs étrangers ou nationaux d’autres provinces, des concerts, des lectures, des expositions, des activités productives, entre autres.

 
De combien avons-nous besoin?

Pour l’achat du local, nous nécessitons un total de 12 000 euros. Toutefois, lors de notre récente visite en France (Paris, Toulouse) et en Espagne (Madrid, Móstoles, Séville), grâce à la solidarité des compagnons libertaires, nous avons recueilli près de 1000 euros. Voilà pourquoi, pour le présent crowdfunding, nous sollicitons vos contributions pour atteindre les 11 000 € (onze mille euros).
 

Pourquoi demandons-nous?

Parce que nous ne recevons aucun financement de l’État, des institutions gouvernementales, ou des ONG, nous ne voulons pas les recevoir, afin de garantir notre totale indépendance et ne pas être subordonnés à un quelconque programme de politique extérieure. Parfois, nous avons reçu des dons de groupes et d’individus liés à nos principes, de façon désintéressée et inconditionnelle. Nos pratiques ne génèrent aucun profit, bien au contraire. Il est également connu qu’avec le salaire moyen cubain (20 dollars par mois), il est impossible de couvrir le coût élevé d’un logement à Cuba, qu’aucun travailleur honnête, sans exploiter le travail des autres, ne peut se permettre.


Qui recevra le bénéfice direct du travail du Centre social libertaire et de la Bibliothèque libertaire ?

Tout d’abord, toutes celles et tous ceux qui font partie du TLAL, et qui travailleront sans aucune rémunération dans cet espace, y compris les gens qui y vivront directement, et qui prendront soin du local.

Hors du TLAL, c’est la communauté du quartier qui en recevrales bénéfices, étant donné que nous avons l’intention d’établir des liens avec celle-ci, et de mettre notre espace à leur disposition. Nous ne pensons pas qu’un projet de ce type puisse être coupé de son environnement immédiat et des personnes qui l’entourent.

Aussi les projets qui intègrent le réseau Observatoire critique, dans lequel nous restons engagés, auront un espace sûr dans ce local, afin de consolider davantage leur travail.

En outre, les étudiant.e.s et les personnes qui font de la recherche auront, principalement dans la Bibliothèque, une source unique et précieuse d’informations cubaines et internationales

Il va sans dire qu’auront leur place dans notre Centre tous les libertaires et anticapitalistes en visite sur l’île, ainsi que celles et ceux ayant besoin de solidarité,.

 
Ce que nous allons restituer aux contribuables ?

Nous n’avons beaucoup de matériaux à donner en retour, mais nous aurons notre gratitude et nos bonnes vibes. Bien sûr, les personnes ayant soutenu ce proje disposeront d’un espace dans notre local et d’un accès à tous les services du nouveau Centre.

En outre, si elles nous y autorisent, nous inclurons leurs emails sur notre liste de diffusion afin qu’elles puissent recevoir le journal libertaire cubain ¡ Tierra Nueva !

Pour celles et ceux qui voudront rendre public leur soutien, nous aurons une liste de remerciements sur notre site web contenant les noms de celles et ceux qui ont aidé à réaliser ce projet. Nous ferons parvenir à chaque personne un rapport détaillé sur l’utilisation que nous faisons des fonds collectés.

Votre collaboration est essentielle, si nous voulons promouvoir l’idéal libertaire et anticapitaliste à Cuba et dans la Caraïbe.

 

Comment verser ?

  • par virement bancaire :
    A : Société d’entraide libertaire (SEL)
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Liberté pour Alexandr Koltchenko et Oleg Sentsov, activistes de Crimée, kidnappés et emprisonnés par l’État russe !

25-08-2015

 

 

L’État russe vient de condamner Alexandr Koltchenko à 10 ans d’emprisonnement et Oleg Sentsov à 20 ans de la même peine. L’accusation de « terrorisme » qui a servi à couvrir cette ignoble décision d’un tribunal qui exécute les ordres du pouvoir politique russe n’a aucun fondement.

 

Depuis plusieurs mois, nos organisations ont lancé une campagne pour informer de la situation faite notamment à A. Koltchenko, connu en Crimée pour ses engagements antifascistes, syndicaux, anarchistes, écologistes. Nous soutenons bien entendu aussi le cinéaste O. Sentsov et toutes celles et tous ceux qui sont victimes de la répression du régime de Poutine.

 

Alexandr Koltchenko et Oleg Sentsov sont condamnés à des années de camps de travail parce qu’ils luttent contre l’oppression exercée par l’Etat russe ; tant sur le territoire russe qu’en Crimée, celle-ci est inadmissible et nous saluons celles et ceux qui résistent.

 

A. Koltchenko est étudiant et militant syndical ; il travaillait aussi comme postier, en parallèle de ses études. Il défend activement, par sa pratique, le droit de s’organiser librement, le droit de créer et faire vivre des organisations associatives, syndicales, écologistes ou politiques.

 

Il fait partie des hommes et des femmes qui luttent contre l’extrême droite, qu’elle soit ukrainienne, russe ou autre.

 

Parce qu’il lutte contre la corruption et pour l’égalité des droits entre tous et toutes, A. Koltchenko, est la cible des clans oligarchiques, en Russie, en Ukraine.

 

A. Koltchenko milite pour le droit de chaque peuple à décider de son avenir.

 

A travers A. Koltchenko, ce sont les libertés démocratiques de tous et toutes que nous défendons. Notre démarche, comme celle d’A. Koltchenko, s’oppose donc à celles et ceux qui veulent restreindre ces libertés. Nous exigeons la libération d’A. Koltchenko et du cinéaste ukrainien O. Sentsov.

 

Pour la libération immédiate d’Alexandr Koltchenko, d’Oleg Sentsov et pour les libertés démocratiques dans tous les pays, nous appelons à amplifier la solidarité internationale afin de dénoncer leur enlèvement et leur détention par les autorités russes, exiger leur libération immédiate, et pour que le gouvernement ukrainien revendique explicitement leur libération.

 

Nos organisations se réuniront prochainement pour décider des nouvelles actions à mener en France, pour obtenir la libération des prisonnier-es politiques de l’Etat russe ; nous sommes en lien avec des mouvements de nombreux autres pays : c’est une campagne internationale que nous menons, pour la liberté de nos camarades et contre le terrorisme d’Etat du pouvoir politique russe.

 

25 août 2015

 

Organisations signataires : Ligue des Droits de l’Homme, Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme, Groupe de résistance aux répressions en Russie, Ukraine Action, Russie-Libertés, CEDETIM - Initiatives Pour un Autre Monde - Assemblée Européenne des Citoyens, Action antifasciste Paris-Banlieue, Collectif Antifasciste Paris Banlieue, Mémorial 98, Union syndicale Solidaires, CNT-f, CNT-SO, Emancipation, FSU, FSU 03, CGT Correcteurs, SUD éducation, SUD-PTT, Alternative Libertaire, Ensemble ! (membre du Front de gauche), L’Insurgé, NPA, Fédération Anarchiste, Critique sociale.

Solidarité avec la Croix Noire Anarchiste de Mexico

18-06-2015

À la Croix Noire Anarchiste de Mexico
Aux compagnon-n-e-s solidaires de tous lieux

18 juin 2015

Face à la surveillance, au harcèlement, à la persécution, à l’intimidation et à l’autoritarisme du pouvoir, nous voulons vous dire, au travers de ces quelques lignes, que nous sommes attentifs à la situation que vous vivez en ce moment, et que vous avez subie pendant de nombreuses années. Nous vous disons que cette alerte, comme vous le signalez, n’est malheureusement pas seulement locale, c’est une situation constatée dans plusieurs parties du monde au cours des derniers mois ; le lynchage, la stigmatisation de personnes, de collectifs et d’espaces solidaires autonomes, se sont produits dans différents coins du monde, telle une pratique sale et spécifique à l’État et à celles et ceux qui, d’une façon ou d’une autre, travaillent pour lui.

Ceux qui détiennent le pouvoir ont peur, de l’agir libertaire et anarchiste, mais ils ont peur aussi du fait qu’au travers de celui-ci, celles et ceux qui s’y reflètent de manières diverses, ont réussi à construire un réseau de solidarité et de compañerismo qui n’a pas de frontières, ni de chaînes, qui lutte de manière incessante pour défaire les préjugés stupides. Aujourd’hui nous sommes ici compagnons,compagnonnes, car ce qui nous lie est intemporel, ce n’est ni une avant-garde, ni une rage passagère, ni un caprice subversif - comme nous l’entendons de la bouche de ceux et celles qui dénigrent cet effort collectif de solidarité -.

Ainsi, à travers ces lignes, nous vous réitérons notre appui inconditionnel, notre solidarité totale et nous restons non seulement attentifs, mais aussi prêts à réagir à toute éventualité.

Nous répondons à cet appel solidaire que vous avez lancé publiquement et nous lui faisons écho et résonance, car cette persécution, ce lynchage et cette stigmatisation, nous l’avons non seulement subi dans différentes circonstances et moments, nous qui accompagnons et marchons avec les compagnons et les compagnonnes prisonnier-e-s, non seulement dans une logique de dénonciation, mais aussi d’apprentissage, de soutien mutuel, d’aller et de retour, d’échange sincère et tout cela contextualisé dans
une lutte anti – carcérale. Cette lutte qui ici et maintenant dépasse les murs et les grilles, et transcende vers la construction permanente de la liberté inconditionnelle de toutes celles et ceux qui ne veulent pas vivre surveillé-e-s, soumis-e-s, agenouillé-e-s, enchaîné-e-s, oppressé-e-s, et humilié-e-s par l’orgueil du pouvoir.

Courage compagnons et compagnonnes, nous avons partagé des moments agréables, de joie, des batailles gagnées même petit à petit, aujourd’hui dans ces moments de lynchage et de harcèlement permanent, nous sommes à vos côtés, parce que nous sommes, cela, des compagnons et compagnonnes.

¡No pasarán!
¡Abajo los muros de las prisiones!

Internationale des Fédérations Anarchistes (IFA)
Fédération Anarchiste francophone (FA-France, Suisse, Belgique)
Les trois passants, París
Mut Vitz 13, Marseille
Caracol Solidario, Besançon
Anarchist Black Cross Paris-Banlieue

Mexique. Dénonciation de harcèlement policier contre les membres de la Croix Noire Anarchiste de Mexico

15-06-2015

Depuis quelques années déjà, nous avons vu comment l’escalade répressive s’est intensifiée autour du mouvement libertaire et anarchiste, depuis la stratégie locale implémentée dans la ville de Mexico : en fixant des cautions très élevées, en appliquant la même série de délits avec les mêmes circonstances aggravantes, peu importe la situation spécifique seule compte la consigne étatique ; en développant la persécution et le signalement médiatiques comme éléments fondamentaux pour construire des montages policiers : signaler des noms de groupes (existants ou non), des personnes, des espaces, établir des relations qui en réalité n’existent pas, assimiler tout et à tous dans une optique verticale, en essayant d’établir un leadership, en montrant en réalité une profonde ignorance et/ou un mépris profond pour les idées anarchistes qui n’ont rien à voir avec cette logique hiérarchique.

D’autre part on constate l’intention du gouvernement fédéral de qualifier l’anarchisme ou la « conduite anarchiste » sous l’étiquette juridique de terrorisme, d’appliquer des délits graves et d’agir avec des paramètres de sécurité maximale pour plus tard dissoudre les cas avec l’argument du manque de preuves suffisantes mais en laissant ouverte la menace en disant que « les recherches continuent ». Cela donne lieu à des enquêtes illogiques remplies de références plutôt arbitraires à des groupes ou à des personnes de différents espaces.

À tout ceci s’ajoutent le suivi et la surveillance policière à des fins d’intimidations contre certaines personnes ainsi que les provocations contre certains espaces autonomes.

Dans le cadre de cette stratégie, le nom de la Croix Noire Anarchiste de Mexico, comme celui de beaucoup d’autres compagnon-n-es, groupes et collectifs, est mentionné dans ces notes, dans « ces enquêtes » et dans ces déclarations de politiciens et de policiers.

Nous considérons important de diffuser publiquement que ces dernières semaines des personnes qui semblent être des éléments de « renseignements » de la police de la ville de Mexico se sont présentées à l’extérieur de nos maisons et des lieux de travail de certain-e-s d’entre nous, en proférant des menaces contre nos voisin-e-s et nos familles et en argumentant qu’ils réalisent un travail de sécurité et de surveillance.

Au-delà de réclamer un arrêt de la persécution, nous lançons cette dénonciation publique, telle une alerte. Nous savons que la répression est une question intrinsèque à l’État dont nous déclarons être les ennemis.
Nous savons que ses prisons et ses policiers sont le support de son pouvoir et de ses intentions de domination et que notre travail autour de la pensée anti-carcérale, de l’appui et de l’accompagnement des compagnon-n-e-s prisonnier-e-s entre en contradiction directe avec eux.

Mais nous savons également que la solidarité entre anarchistes n’est pas uniquement parole écrite !

Dans ce contexte, nous appelons les individus, les groupes et collectifs affinitaires, les compagnon-ne-s avec qui nous avons travaillé ces dernières années, à rester attentifs et à continuer à nous apporter leur solidarité comme ils l’ont fait jusqu’à alors.

À bas les murs des prisons !
Liberté pour tous et toutes !

Croix Noire Anarchiste Mexico

République tchèque. Pour un 1er Mai internationaliste contre le militarisme

29-04-2015

 

La situation dans notre pays commence à ressembler à l’ère de la guerre froide. Les États-Unis organisent un défilé militaire dans l’Est de l’Europe, les médias traditionnels saluent la propagande des États-Unis, des politiciens de haut rang accepteraient volontiers la présence permanente de soldats des États-Unis. Des slogans, similaires à ceux qui ont été utilisés pour célébrer l’URSS, servent maintenant à célébrer les États-Unis. Des slogans, similaires à ceux qui ont été utilisés pour diffamer l’impérialisme américain, diffament maintenant la Russie. Ceci parce que nous serions obligés d’accepter la prétendue nécessité de renforcer notre armée pour nous défendre contre la menace russe. En réponse à cette propagande, un nombre croissant de personnes soutient l’autre point de vue de ce monde bipolaire. Les deux groupes sont aveugles à la cruauté de leur superpuissance préférée et aveugle à la véritable oppression.

Notre réponse doit être la lutte internationale contre le capitalisme et le militarisme nationaliste. Nous devons souligner que nous ne voulons pas choisir entre deux puissances mondiales impérialistes. Le monde bipolaire de la guerre froide, le nationalisme et le militarisme ne sont utiles que pour les hommes au pouvoir et les grandes entreprises militaires, qui propèrent sur la misère du peuple. Il n’y a aucun avantage pour les gens au bas de la société. Notre lutte doit être la lutte pour de meilleures conditions de vie, de liberté.

Voilà pourquoi l’Anarchistická federace (section Tchèque de l’IFA) avec Autonomna akcia (Russie) organisent une manifestation du Premier mai contre le militarisme. En des temps de folie où se renforcent le militarisme et le nationalisme, il est nécessaire de démontrer la possibilité d’une troisième voie de lutte internationale contre l’oppression économique. Nous serons donc heureux, si vous, nos camarades, appuyez la manifestation, que ce soit par votre présence ou par sa promotion.

Ensemble déclarons la guerre à la guerre.

Anarchistická federace (AF)

 

Italie. Premier mai 2015. « Espropriamo Expo ! » - « Exproprions l’Expo ! »

28-04-2015

 

Appel contre l’EXPO - Milan 2015

 


Le Premier mai, journée de lutte et de célébration de la classe ouvrière, sera en 2015, le jour de l’ouverture de l’Exposition Universelle à Milan : expression maximale du modèle capitaliste du XXIe siècle.
L’Expo n’est pas seulement une foire, ce n’est pas une exposition qui aura lieu dans un endroit et à une heure bien définie.
L’Expo dépasse son rôle historique et se prolonge, au-delà de ses espaces et de ses temps naturels, dans tous les aspects de la vie sociale des gens.

L’Expo a un caractère invasif et est le modèle d’un système social caractérisé par un processus de privatisation progressive et incessante. Cette privatisation commence par les processus spéculatifs sur les lieux où les pavillons de l’Exposition Universelle ont été édifiés, et se prolonge dans de vastes zones urbaines, avec les mécanismes de gentrification et d’expropriation qui sont en cours depuis les années 1990, au détriment de secteurs de plus en plus de larges de la population prolétarienne, soumis à des expulsions forcées violentes.

L’Expo est l’exemple ultime des « grands travaux » (les énormes projets de construction, comme le TAV), qui consiste au drainage de l’argent public pour le bénéfice des entreprises qui, grâce à un système basé sur la corruption et le clientélisme, construisent un réseau routier dévastateur et inutile sous la bannière de ciment et de goudron. Le réseau d’autoroutes et de routes va changer de manière irréparable l’environnement non-urbain de la région. Le système capitaliste, dans sa course mortelle dévastatrice, a tout de même besoin de montrer une image propre, et, pour cette raison, l’Expo et la grande majorité des États et des sociétés vont jouer, pour cette édition de l’Exposition Universelle, la carte de la nourriture, avec des slogans de propagande liés à la volonté et la capacité à nourrir le monde entier.

L’Expo veut présenter un monde pacifié dans lequel, conformément aux hiérarchies structurelles du système, différents modes de production et de consommation, autrefois vus comme opposés, peuvent coexister. En réalité, ces moyens de production étaient concurrents sur le même marché capitaliste. On peut donc voir des entreprises comme Monsanto – principal responsable de la production alimentaire des OGM – avec des entreprises qui soutiennent le soi-disant marché vert.
Mc Donald et Nestlé main dans la main avec la « Slow Food ».

 

Dans cette sorte de monde parfait, représenté par l’Expo, les différents conflits et contradictions sont interdits, tout d’abord celui entre le Capital et le Travail.
Les processus de réalisation et de gestion de l’Expo sont des laboratoires d’expérimentation législative et juridique afin d’asservir les formes de travail. Les accords entre les patrons, les institutions et les syndicats sanctionnent la volonté de rendre le travailleur complètement soumis à la logique du marché.

Le travailleur n’est plus, dans sa forme contractuelle, un sujet collectif, mais un individu atomisé, isolé, qui a une relation individuelle et asymétrique avec son employeur. Dans ce cas, l’employeur est une agence d’intérim qui est nommé pour faire des sélections dans lequel la première condition est la capacité de résilience, attitude d’adaptation au changement des conditions de travail. Le travail n’est plus considéré comme la vente de sa main-d’œuvre pour un salaire approprié : avec l’excuse des possibilités de formation, et grâce à la collaboration du volontariat, de l’apprentissage, etc. une forme d’esclavage réapparaît : le travail sans salaire.
Une armée de la main-d’œuvre qui ne coûte rien a également été créée par des activités de formation obligatoires à l’école secondaire et à l’université.

Nous avons signalé ici, brièvement et de manière synthétique, quelques-unes des raisons pour lesquelles nous affirmons notre refus et notre opposition à l’l’Expo 2015.
Un refus qui ne sera pas limité aux jours d’ouverture, mais qui a la volonté et la capacité de créer une alternative concrète contre le diktat social et économique de ce système.

 

Commençons, en ces jours de Mai, à agir afin de relier et d’unir les différents domaines de luttes sociales : la lutte intransigeante contre la dévastation de l’environnement avec la lutte pour la sauvegarde du droit à un emploi et un revenu digne. La volonté de mettre en avant une éducation libre et critique autre que celle soumise à la logique de l’entreprise, à laquelle l’école et l’université sont maintenant soumises, avec la volonté de réinterpréter des modèles sociaux d’une manière alternative face à celles imposées par les cultures fondées sur la religion, le patriarcat, la hiérarchie et l’autorité.

C’est avec cette volonté d’opposition et de proposition, que nous, les anarchistes de la FAI, invitons toutes les structures de la Fédération, à diffuser les questions liées à l’Expo dans des initiatives locales lors du 1er Mai et que nous appelons à la participation maximale aux initiatives qui auront lieu à Milan. Ces initiatives vont commencer à partir du 30 Avril avec une manifestation nationale étudiante. Lors de la journée internationale de lutte du 1er Mai, une manifestation traversera la ville et les symboles du caractère exploiteur et pilleur de l’Expo. Les initiatives se poursuivront durant les deux jours suivants avec des actions directes de blocage et d’opposition à l’ouverture officielle de l’Expo et avec des propositions visant à poursuivre le mouvement les mois suivants qui seront décidées dans les assemblées.

Réunion nationale de la Fédération anarchiste italienne (FAI), Milan 21, 22 Mars 2015

May Day - Pas Expo
Milan, 1er mai
14 h, Piazza 24 Maggio

 

 

 

Italie. Premier mai 2015. « Espropriamo Expo ! » - « Exproprions l’Expo ! »

 


Les camarades de la Fédération anarchiste de Milan invitent tous les anarchistes, anarcho-syndicaliste et groupes libertaires à se joindre, de manière caractérisée, visible et communicative, avec des drapeaux anarchistes et des banderoles, à l’intérieur du cortège « Rouge et Noir » lors de la manifestation « May Day - Pas Expo ».
Le cortège « Rouge et Noir » débutera à 13h00 dans la Via Torricelli 19 (espace du groupe anarchiste "Bruzzi - Malatesta" et de la section USI-AIT dans le quartier "Ticinese"), pour rejoindre le point de départ de la manifestation « May Day - Pas Expo » sur la Piazza 24 Maggio (à 900m) à 14h00.
Le cortège Rouge et Noir sera dirigée par la bannière « Espropriamo Expo » (Exproprions l’Expo).

 


Les camarades de la Fédération anarchiste de Milan - FAI

 

Mexique. Communiqué international : Halte au harcèlement contre Mario González

21-04-2015

Aux médias libres
Aux peuples du monde
Aux individualités subversives


Les collectifs, organisations, groupes et individus signataires de ce communiqué, exprimons notre entière solidarité à Jorge Mario González García qui a été à nouveau pointé du doigt par les autorités de l’Université Nationale Autonome du Mexique [UNAM] le 8 avril dernier dans un communiqué émis par le rectorat de cette université.

Celui-ci le désigne responsable des faits qui ont eu lieu au  Collège de Sciences Humaines [CCH] Naucalpan le 8 avril 2015. Ces attaques et diffamations tant de la part des autorités universitaires que des autorités gouvernementales n’ont pas cessé depuis que Mario est sorti de prison, où il a été privé de sa liberté durant plus d’un an en raison de ses idées.

Nous considérons comme graves les accusations médiatiques et judiciaires lancées contre Mario, puisque c’est une nouvelle tentative de la part des autorités de l’UNAM pour monter une scène propice  permettant de recommencer à réprimer et à utiliser comme bouc émissaire notre compagnon, ce qui s’est déjà produit par le passé. Nous exigeons donc l’arrêt des diffamations, de la persécution et du harcèlement contre Jorge Mario González García.

De plus, nous n’oublions pas le passif policier et de casseurs de grève (porril) des autorités universitaires de l’UNAM, complices de disparitions, de tortures, de meurtres, d’emprisonnements, d’arrestations et  de persécutions à l’encontre des activistes étudiants tel que Mario.

Beaucoup parmi nous avons marché aux côtés de notre compagnon depuis qu’il a été en prison, et nous ne lâcherons rien jusqu’à ce qu’il soit tranquille, sans aucun type de pression contre sa personne, sa famille et ses proches. Nous restons attentifs et continuerons à parler de ce cas qui est déjà  bien connu  ailleurs dans le monde, puisqu’il représente un vrai exemple de l’arbitraire et de la répression menées par les autorités qui se sont obstinées à faire taire la critique estudiantine.

Halte au harcèlement contre Mario González !

Les trois passants, France
Fédération anarchiste (France, Suisse, Belgique)
Internationale des Fédérations anarchistes (IFA)
Caracol Solidario, Besançon, France
Mut Viz 13, France
Comité Tierra y Libertad, Lille, France
collectif grains de sable, France
Terre et Liberté pour Aurauco, France
Grupo Solidaridad con Chiapas de Dorset, Reino Unido
CSIA Nitassinan, France
Groupe de Soutien à Leonard Peltier, France
La Confederación General del Trabajo (CGT), Estado español
Centro de Documentación sobre Zapatismo -CEDOZ- Estado español
Plataforma Vasca de Solidaridad con Chiapas.
Txiapasekin, Estado español
ASSI (Acción Social Sindical Internacionalista)
Anarchist Black Cross Paris, France
Alternative Libertaire,Toulouse,France

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Plus d’infos sur Mario:

- Communiqué de Mario González à propos de sa libération :
https://liberonsles.wordpress.com/2014/11/03/communique-de-mario-gonzalez-a-propos-de-sa-liberation/

- Écrits de prison, Mario Gonzalez [2014]
https://liberonsles.wordpress.com/2014/05/09/mexico-communique-de-jorge-mario-gonzalez-garcia-premiere-et-deuxieme-partie/

- Source Comite de solidaridad con Mario Gonzalez (espagnol):
https://solidaridadmariogonzalez.wordpress.com/2015/04/20/pronunciamiento-internacional-alto-al-hostigamiento-contra-mario-gonzalez/

LIBERTÉ POUR ALEXANDR KOLTCHENKO, ANTIFASCISTE DE CRIMÉE, KIDNAPPÉ ET EMPRISONNÉ PAR L’ETAT RUSSE

10-04-2015

Depuis plusieurs années, A. Koltchenko est connu en Crimée pour ses engagements antifascistes, syndicaux, anarchistes, écologistes. Ayant diffusé un film sur l’assassinat de la journaliste indépendante criméenne Anastasia Baburova, à Moscou en 2009, il avait déjà été attaqué au couteau par une bande fasciste. Il a poursuivi ses activités militantes en faveur des droits humains et a ainsi participé, dans le camp clairement antifasciste, aux manifestations de la Place Maïdan qui ont abouti à chasser le président ukrainien Ianoukovytch, dont le clan pillait les richesses et exploitait la population de ce pays.

 

Lors de l’intervention militaire russe en Crimée, Alexandr Koltchenko a organisé des manifestations pacifiques de protestation contre l’occupation militaire, qui a faussé le référendum, aux côtés de citoyens et citoyennes tatar-es, ukrainien-nes ou russes. Quelques jours avant une de ces manifestations, la police politique russe (F.S.B.) a enlevé plusieurs des organisateurs de ces résistances populaires ; ce fut le cas d’A. Koltchenko, le 16 mai 2014.

 

Avec trois autres personnes ainsi kidnappées, il a été accusé notamment « d’organisation d’un groupe terroriste lié à l’extrême-droite ukrainienne ». S’en suit une litanie d’accusations délirantes : Koltchenko est accusé d’avoir planifié des explosions près de la statue de Lénine à Simféropol les 8 et 9 mai, saboté des voies ferrées et des lignes électriques, tenté d’incendier les locaux de l’Unité Russe et de la Communauté russe de Crimée le 14 avril, et ceux de Russie Unie le 18 avril !

 

Alexandr Koltchenko est un antifasciste que la police politique tente de faire passer pour un fasciste.

 

Alexandr Koltchenko est un homme qui se considère comme citoyen ukrainien et que la police politique russe veut juger en tant que russe. Ilest enfermé dans des conditions draconiennes, ses avocats sont privés des droits élémentaires d’une défense digne de ce nom, et il est sous la menace de 15 ans de camp de travail.

 

A. Koltchenko est étudiant et militant syndical ; il travaillait aussi comme postier, en parallèle de ses études. Il défend activement, par sa pratique, le droit de s’organiser librement, le droit de créer et faire vivre des organisations associatives, syndicales, écologistes ou politiques.

 

- Il fait partie des hommes et des femmes qui luttent contre l’extrême-droite, qu’elle soit ukrainienne, russe ou autre.

 

- Parce qu’il lutte contre la corruption et pour l’égalité des droits entre tous et toutes, A. Koltchenko, est la cible des clans oligarchiques, en Russie, en Ukraine.

 

- A. Koltchenko milite pour le droit de chaque peuple à décider de son avenir.

 

La situation d’A. Koltchenko est emblématique de la répression exercée dans cette région du monde. Mais son cas est loin d’être le seul. A travers A. Koltchenko, ce sont les libertés démocratiques de tous et toutes que nous défendons. Notre démarche, comme celle d’A. Koltchenko, s’oppose donc à celles et ceux qui veulent restreindre ces libertés.

 

Pour la libération immédiate d’Alexandr Koltchenko et pour les libertés démocratiques dans tous les pays, nos organisations associatives, syndicales et politiques appellent à manifester devant les ambassades de Russie et d’Ukraine, le samedi 11 avril à 15 heures. Devant l’ambassade de Russie, pour dénoncer l’enlèvement et la détention d’A. Koltchenko et exiger sa libération immédiate ; devant l’ambassade d’Ukraine pour que son gouvernement revendique explicitement la libération d’Alexandr Koltchenko.

 

 Premières organisations signataires : Ligue des Droits de l’Homme, Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme, Groupe de résistance aux répressions en Russie, Ukraine Action, Action antifasciste Paris-Banlieue, CEDETIM – Initiatives Pour un Autre Monde – Assemblée Européenne des Citoyens, Collectif Antifasciste Paris Banlieue,Union syndicale Solidaires, CNT-f, CNT-SO, Emancipation, FSU, FSU 03, CGT Correcteurs, Sud éducation, Alternative Libertaire, Ensemble ! (membre du Front de gauche), L’insurgé, NPA, Fédération Anarchiste

Déclaration commune de la Rencontre anarchiste méditerranéenne

29-03-2015

Nous, anarchistes, libertaires et anti-autoritaires, réunis lors des Rencontres Anarchistes Méditerranéennes (RAM), à Tunis, les 27-28-29 mars 2015, condamnons les attentats du musée du Bardo mais aussi la violence quotidienne des religions, des États et de la police.

 

Nous resterons vigilants à ce que la récupération politique des ces événements tragiques ne se fassent pas au détriment des libertés et des populations.

 

Nous nous opposerons à ce que de nouvelles lois liberticides soient adoptées et servent à justifier la criminalisation des mouvements sociaux et syndicaux.

 

De même, nous lutterons contre toutes les tentatives de se servir de ces événements pour justifier les guerres au nom de l’« antiterrorisme ».

 

Nous n’avons rien à attendre des gouvernements pour la défense de nos libertés.

 

Nous resterons unis face à l’oppression économique, politique et religieuse.

 

Construisons la solidarité internationaliste en Méditerranée et partout dans le monde pour l’égalité sociale et l’entraide.

 

 

Rencontre anarchiste méditerranéenne, Tunis, le 29 mars 2015

Communiqué de soutien à la lutte des chômeurs tunisiens

28-03-2015

Communiqué de soutien à la lutte des chômeurs tunisiens
Droit au travail, suppression des listes noires !
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Lundi 23 mars 2015, 23 diplômés chômeurs, anciens membres de l’union générale des étudiants de Tunisie (UGET), ont débuté une grève de la faim au local des jeunes travailleurs de l’UGTT à Tunis, rue de Grèce. Le 1er avril, sous pression de l’UGTT, ils se sont déplacés Avenue Bourguiba, dans un local loué par les organisateurs du Forum social mondial 2015. Ils sont tous au chômage depuis des années car ils étaient exclus des concours de la fonction publique en raison de leurs activités syndicales et politiques sous le régime déchu de Ben Ali qui avait constitué des listes noires contre les opposants. Les grévistes font partie d’un plus grand groupe de 186 protestataires, également en grève de la faim qui ont fondé un Comité national pour la défense des anciens militants de l’UGET. Les manifestants poursuivront leur mouvement de protestation jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites et leur situation régularisée comme convenu dans l’accord signé, en décembre 2014, avec l’ancien gouvernement. Celui-ci prévoyait leur intégration dans la fonction publique après l’examen de leurs dossiers. Le nouveau gouvernement de Habib Essid leur a demandé de lui accorder un mois à partir du 27 février 2015 pour examiner leurs dossiers, ce délai est désormais dépassé.

 

Ce mouvement de grève de la faim avait été initié, le samedi 28 février par 8 membres de l’union des diplômés chômeurs (UDC) à Gabès, ville portuaire du Sud Est du pays, au siège de la section de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH). Plusieurs mobilisations de soutien, notamment à l’appel de l’UDC, ont déjà eu lieu, samedi 14 mars dans tout le gouvernorat (département) de Gabès, et à Sousse; lundi 16 mars, dans celui de Sidi Bouzid, et à Tunis. Parmi les revendications de l’UDC, en dehors de la suppression des listes noires de Ben Ali, le syndicat réclame la présence de représentants des chômeurs dans les assemblés locales et régionales.

 

Le 23 mars, la mobilisation des chômeurs ne s’arrêtait pas seulement à Tunis, puisque une manifestation de l’UDC a notamment eu lieu à Sidi Bou Zid. Dans de nombreuses villes, comme à Sousse, Gabès, Gafsa, des manifestations se sont tenues à l’initiative de l’UDC, parfois très violemment réprimées, comme celle de Gafsa au mois de février où plusieurs manifestants ont été hospitalisés.


Le 25 mars, alors que débutait le forum social mondial à Tunis, un membre du comité local de l’UDC à Gabès, qui participait à la grève de la faim, était arrêté et tabassé par la police.


Le 26 mars 2015, la mobilisation s’amplifiait encore dans la région de Sidi Bouzid, alors que le ministre de l’Éducation Nationale annonçait que chaque chômeur devrait désormais payer 15 dinars pour l’inscription aux concours du CAPES! A Gabès, les grévistes refusaient les propositions du premier ministre : arrêter la grève contre 150 dinars chacun. Pas dupes de la manipulation, ils ont décidé d’entamer une grève de la faim sauvage (sans eau) !


Le 28 mars, un membre de l’UDC était arrêté en marge d’une manifestation du syndicat à Tunis. Son nom figurait sur des listes de la police, en tant que participant aux manifestations qui chassèrent Ben Ali en janvier 2011. Il est libéré en fin de journée du commissariat de la Place Barcelone.

 

Les chômeurs tunisiens sont dans une étape cruciale dans leur bras de fer avec le pouvoir, et la nouvelle rencontre entre l’UGTT et le gouvernement, le mardi 7 avril, sera décisive.

 

Nous soutenons toutes les revendications portées par le Comité national pour la défense des anciens militants de l’UGET et par l’UDC, et en particulier leur droit au travail qui implique la suppression des listes noires de Ben Ali.

 

Nous appelons toutes les organisations politiques et syndicales, et notamment celles qui participèrent au Forum social mondial 2015 à Tunis, à soutenir publiquement leurs luttes.

 

Rencontres Anarchistes Méditerranéennes (Le Commun libertaire ; CNT France ; CNT Espagne; FA ; IFA )

Espagne. La FAI face à la répression de l’anarchisme et à sa manipulation médiatique

25-12-2014

 

La FAI (Fédération anarchiste ibérique) exprime son opposition aux récentes arrestations d’anarchistes en Catalogne et à Madrid, et apporte sa solidarité et son soutien aux détenus et aux prisonniers, à leurs familles et leurs proches.


La croissance du mouvement libertaire et de la protestation sociale, au cours des dernières années, est systématiquement persécutée par l’État, grâce à des lois répressives qui accusent de terrorisme toutes sortes d’actes contraires à l’ordre établi.


Sans surprise ces arrestations sont un avertissement à tous ceux impliqués dans les activités de protestation et sont la porte d’entrée de la nouvelle « loi bâillon », « Ley mordaza », (« Loi sur la sécurité publique ») qui vise à établir un état d’exception permanente, afin d’arrêter le mouvement social pour le changement qui a déjà commencé. Pour cela, l’État crée une situation d’alarme sociale par des opérations de police et des procédures judiciaires sur la base de preuves et d’accusations arbitraires, qui alimentent le faux mythe de l’anarchisme terroriste et promoteur de la lutte armée.

 

Ce type d’opérations antiterroristes se finissent généralement par des acquittement ou des peines mineures pour les personnes accusées, en lien avec l’absence d’organisations armées et d’attaques terroristes sur le territoire espagnol.


Selon le suggèrent certains journaux (comme « Libertad Digital »), le mandat du juge Gómez Bermúdez (en Espagne) révèle l’existence de relation entre les personnes détenues et la FAI, appuyant ces déclarations sur le fait que nous avons des idées et des pratiques violentes, ce qui est absolument faux.


Certains médias (tels que « Europa press » et divers sites web liés au gouvernement espagnol), dans une tentative d’intoxication, essayent de nous confondre avec la FAI-FRI (Fédération anarchiste informelle – Front révolutionnaire international) et le GAC (Groupes des anarchistes coordonnés) qui n’ont rien à voir avec nous.


La pratique de la FAI est visible et publique, internationaliste et sociale. Cela est évident à la fois par notre adhésion à l’IFA (Internationale des Fédérations anarchistes) et par le large éventail des activités que nous faisons dans la société.


La FAI favorise le développement de l’organisation anarchiste et sociale basée sur l’action directe, le soutien mutuel et l’autogestion, sans aucune ingérence de l’État et du capital. La FAI lutte pour l’émergence d’une société émancipée de ce système et favorise le libre et plein épanouissement des individus.


Pour ces raisons, le FAI dénonce publiquement l’emprisonnement et la répression de l’activisme anarchiste, de la protestation sociale et la campagne médiatique de manipulation de l’anarchisme et de la Fédération.


Comité péninsulaire de la FAI, le 25 Décembre, 2014

 

Cuba. Position de l’Atelier libertaire Afredo Lopez de la Havanne.

19-12-2014

 

Sur la libération des prisonniers et le rétablissement des relations diplomatiques entre les gouvernements de Cuba et des Etats-Unis.

 

1. La « normalisation » des relations entre les pouvoirs gouvernementaux des Etats-Unis et de Cuba devrait contribuer à éliminer les nombreuses et archaïques obstructions (de la part de ces mêmes gouvernements) contre des liens humains fondamentaux entre les deux nations.

 

2. Nous nous réjouissons avec ceux qui viennent de sortir de prison, et avec leurs familles qui viennent d’accueillir leurs proches dans leurs maisons. Ils sont enfin en liberté, après de longues années d’enfermement « légal ».

 

3. Toutefois, nous ne connaissons pas les termes de cette négociation. Il s’agit d’un coup médiatique qui contribue à la croyance qu’il s’agit d’un évènement miraculeux qui nous laisse comme des spectateurs passifs.

 

4. Nous craignons également que se génèrent de nouvelles opportunités pour le capital d’exploiter « plus » et « mieux » notre peuple.

 

5. Que le conformisme s’intensifie, ainsi que l’insignifiance et la misère, et qu’à travers la société de consommation aient lieu de nouvelles atteintes à l’environnement et une invasion de la culture de masse ; parce que...

 

6. L’impérialisme américain reste en vie.

 

7. L’autoritarisme cubain reste en vie.

 

8. La base navale de Guantanamo n’a pas été démantelée et continue d’accueillir une prison internationale dotée d’un centre de tortures.

 

9. Il ne suffit pas de libérer un groupe de prisonniers, et il ne suffirait pas de fermer une prison particulièrement odieuse : toutes les prisons du monde doivent fermer.

 

10. Il ne suffit pas aussi que deux états mettent fin à leur « guerre froide » et se rapprochent sur un ensemble de positions : la véritable réconciliation entre les peuples viendra quand il n’y aura plus d’État.

 

11. Il suffit encore moins de débloquer les marchés pour que les propriétaires des moyens d’exploitation du travail et de la nature commercent entre eux : une telle exploitation devrait maintenant disparaître.

 

12. Par conséquent, nous espérons que maintenant que le démantèlement du blocus-embargo est d’actualité, que ce ne seront pas deux instances gouvernementales qui le géreront, mais que tous les cubains et tous les américains prendront part au changement.

 

Nous allons poursuivre notre lutte contre toutes les formes de domination : la lutte écologiste, anti-impérialiste, anti-capitaliste et anti-autoritaire, en solidarité avec nos compagnons dans le monde.

 

La liberté sans socialisme est le privilège et l’injustice ; le socialisme sans la liberté est la brutalité et la tyrannie.

 

La Havane, 19 décembre 2014

 

Halte aux harcèlements et aux diffamations au Mexique !

03-12-2014

2 décembre 2014

Actuellement au Mexique et dans la ville de Mexico, divers événements préoccupants se déroulent ; à chaque instant des actions répressives se mettent en place contre la population. Ces actions ne semblent pas avoir de limites, elles sont chaque fois plus flagrantes, et l’État cherche à les rendre le plus visible possible afin que le peuple soit remplit de peur. Cette stratégie a un nom : Terrorisme d’État.

 

La répression prend forme quotidiennement par des disparitions, comme celles des 43 étudiants normalistes ; par des assassinats, comme ceux perpétrés contre les étudiants, comme celui de Carlos Sinhué Cuevas Mejía, parmi tant d’autres.

 

La répression prend la forme de détentions et de séquestrations : – comme celles des compagnons et des compagnonnes détenues suite aux manifestations, parmi lesquels 11 personnes ont été transférées dans des prisons fédérales de haute sécurité – mais sont aujourd’hui libérées – et 14 autres ont été placées sous contrôle judiciaire – comme celles de Brayan Reyes, Jaqueline Santana, et Sandino Bucio – comme les incarcérations de Carlos López, Fallon Roullier, Amelie Trudeu, Abraham Cortés, Fernando Bárcenas et Luis Fernando Sotelo.

 

La répression prend la forme de tortures, comme celles perpétrées lors de la plupart des arrestations, en particulier contre les activistes, comme dans le cas de Mario González ; la répression prend forme par les abus commis tous les jours par les « représentants » de l’autorité contre la population en général?; la répression prend forme par le harcèlement et les diffamations venant de certains médias de désinformation (tels Reforma, La Razon, El Universal, etc.), médias qui sont au service de l’État et de ses institutions policières, et qui ont mis oeuvre une nouvelle campagne de signalements sélectifs contre les activistes sociaux qui expriment leur indignation face à l’assujettissement que nous vivons, parmi les personnes visées se trouve Mario González, libéré après 13 mois de réclusion et de torture, cette campagne s’érige contre la pensée anarchiste et ceux qui la partagent, en la détournant.

 

Tout cela, ce ne sont que quelques méthodes répressives perpétrées par les bourreaux contre tous ceux et celles qui se rebellent contre le despotisme générateur de la misère dans laquelle nous nous retrouvons submergés, contre ceux et celles qui dénoncent cette terreur institutionnelle qui est en train de croître.

 

Ces actes répressifs constituent clairement une mesure contre-insurrectionnelle qui cherche à nous pousser à la terreur et à la démobilisation au moment où toute une vague de mécontentement sociale s’est déclenchée.

 

C’est absurde de voir l’ensemble des institutions les plus violentes qui existent, c’est-à-dire l’État, accuser de violents et d’agressifs tous ceux et celles qui dénoncent sa violence. De la solidarité et de la lutte dépend que toute cette répression et toute cette injustice cessent.

 

Comité de Solidarité avec Mario González, Ville de Mexico
Les trois passants (Paris, France)
La Confederación General del Trabajo (CGT) – État espagnol
Fédération Anarchiste (France, Suisse, Belgique )
Internationale des fédérations anarchistes (IFA)
Caracol Solidario, Besançon (France)
Mut Vitz 13, Marseille (France)
Associació Solidaria Cafè Rebeldía-Infoespai (Barcelone)
#Yosoy132 – Europe
Azamblea del Pueblo – Costa Rica/Centroamérica
Comité de redacción de la publicación “Lucha Indígena” (Pérou) Grupo de
Trabajo “No Estamos Todxs” (Chiapas, Mexique)
DILE- Difusión de Ideas Libertarias en Ecatepec ( Mexique)
Periódico “Solidaridad Proletaria” (Monterrey, Mexique)
Ediciones subversión (Monterrey, Mexique)
Colectivo Zapatista Neza (Mexique)
Nicte Ha Soto (Sexta para Niñoas- Ville de Mexico)
Professeur Luis de la Peña Martínez (ENAH, Mexico)
Professeur Carolina Concepción González González (Mexique)
Professeur Emigdio Navarro Esquivel, CCH Azcapotzalco (Mexique)
Professeur Fernando Quintana Mendoza, Preparatoria 2 (Mexique)
Professeur Guadalupe Susano Caballero, CCH Azcapotzalco (Mexique)
Professeur Luis Darío Salas Marín, Preparatoria 6 (Mexique)
Professeur María Elena de la Torre Monterrubio, CCH Azcapotzalco (Mexique)
Professeur María Esther Navarro Lara, Facultad de Ciencias Políticas y
Sociales ( Mexique)
Professeur Miguel Ángel García Álvarez, Facultad de Ciencias (Mexique)
Sandra Odeth Gerardo Pérez (ENAH, Mexique)
Gaia Capogna (Italie)
Itzel López Nájera (Mexique)

Source en espagnol: http://solidaridadmariogonzalez.wordpress.com

Ayotzinapa. Notre douleur, notre rage !

21-11-2014

Et maintenant comment faire pour continuer à avancer dans cette nouvelle étape ?

 

Depuis le 26 septembre 2014, le Mexique se voit tel qu’il est et le monde à nouveau découvre une réalité que l’on ne peut plus cacher et qui s’est révélée de la façon la plus terrible qui soit. Iguala est le lieu où le Mexique de douleur et de mort ne peut plus ignorer sa réalité, c’est le lieu qui a empli le monde entier d’indignation, c’est le lieu où le secret muet s’est converti en un cri de douleur et de rage.

 

43 étudiants disparus, trois étudiants assassinés. Tous assassinés et disparus à Iguala, tous assassinés et disparus par l’État. Tous assassinés et disparus par le pacte d’impunité qui lie la classe politique.

 

Mais désormais il ne suffit plus de parler d’impunité car les institutions qui auraient dû exercer la justice non seulement ne le font pas mais elles se protègent elles-mêmes de leurs propres délits ; en réalité nous sommes devant un système qui trouve toujours comment et qui punir, de façon exemplaire et spectaculaire (coupable ou innocent), afin de pouvoir garder intacts le grand commerce de la corruption ainsi que les structures brutales du pouvoir qui maintiennent le pays entier submergé par la violence.

 

Au Mexique ce n’est pas le système qui est corrompu, c’est la corruption qui est le système. Ce n’est pas qu’il y ait de plus en plus de vides de l’État, mais c’est que ce qui apparaît comme des vides est en réalité plein de la nouvelle mutation de l’État mexicain : le Narco-Etat.

 

Le couple Abarca est une terrifiante démonstration du lien entre le gouvernement et le crime organisé, mais le pire c’est que ce n’est pas le seul ni le pire exemple, c’est précisément un exemple de ce que sont devenues les institutions du Mexique. A Iguala, les 43 étudiants de Ayotzinapa sont également la terrible preuve que non seulement les actions du Narco-État sont contre insurrectionnelles, qu’elles cherchent la criminalisation des luttes, qu’elles cherchent à contrôler par la terreur, qu’elles cherchent le génocide de l’espoir.

 

Dans ce Mexique brisé, sécurité signifie vivre terrorisé, entouré de militaires et policiers, surveillé en permanence. Dans ce Mexique brisé, les appareils des droits de l’homme sont utilisés pour s’assurer que les véritables agresseurs échappent à la justice et puissent continuer à agresser.

 

Dans ce Mexique brisé, l’ex-maire d’Iguala, José Luis Abarca, est accusé de nombreux délits, mais pas de celui qui entraînerait la reconnaissance de la responsabilité de l’État, celui de disparition forcée.

 

Dans ce Mexique brisé, María de los Angeles Pineda est maintenue aux arrêts pendant 40 jours et Noemi Berrument Rodriguez, protectrice du couple accusé, est laissée en liberté, tandis que ceux qui s’opposent au système, ceux qui défendent la terre, ceux qui exigent justice, ceux qui se solidarisent avec les familles des 43 étudiants disparus par l’État, ceux qui éclatent d’indignation, sont immédiatement emprisonnés.

 

Dans ce Mexique brisé, le pouvoir se scandalise lorsque quelqu’un brûle une porte en bois, tandis que pour les centaines de milliers de morts, les centaines de milliers de disparus, les centaines de milliers de déplacés, il n’y a que des montages médiatiques, de longs procès bureaucratiques, de fausses condoléances, mais jamais de justice.

 

Le message derrière la façon dont tout a été fait à Iguala, derrière les milliers de morts et de disparus dans tout le Mexique, c’est qu’aucune vie n’a de valeur, et que depuis ces « nouvelles institutions », la façon de gouverner c’est désormais la mort.

 

Pour toutes ces raisons, après que le monde ait espéré, par une enquête rigoureuse une réponse quant à la situation des 43 normaliens disparus , il est indigne et douloureux de constater que les enquêteurs aient montré non seulement leur incompétence mais également un impressionnant manque du minimum de respect envers les familles des victimes, et à travers elles, envers toute la société, car leur unique objectif est de biaiser les enquêtes afin d’occulter la vérité.

 

L’indignation a grandi, a débordé les places, croissant semaines après semaines. Les manifestations, les actions, les grèves, démontrent que malgré les mensonges, les montages, les calomnies et les tromperies de la part du « Gouvernement mexicain », toujours absent lorsqu’il s’agit de donner des réponses, le peuple mexicain et d’autres parties du monde, ont fait leur le slogan « Vivants ils les ont pris, vivants nous les voulons !"

 

Dans de nombreux endroits aussi bien au Mexique qu’à l’extérieur du pays, des étapes importantes sont franchies rapidement vers de nouveaux cris qui résonnent # Nous ne vous croyons pas, # C’est un coup de l’État # C’est bon, j’en ai marre, #Nous sommes tous Ayotzinapa.

 

A Iguala la logique politique est devenue visible, celle qui a fait que dans notre pays 180 milles morts nous font mal et que nous continuons d’attendre plus de 20 milles disparus.

 

Aujourd’hui nous rejoignons la rage active des pères et des mères des étudiants disparus, aujourd’hui nous leur disons que nous attendons que les 43 reviennent, que nous ne croyons pas à la farce par laquelle ils espèrent balayer cette indignation et cette rage générale. Ayotzinapa est le début de quelque chose, qui grandit dans les salles de classe et dans les rues.

 

Ces dernières semaines un mouvement qui clairement identifie qui ils sont est en train de naître, dans ce nouveau processus la peur est en train de reculer, il devient impossible de rester simple spectateur et cela ouvre la possibilité de se demander :

 

Comment faire pour que notre énergie sociale parvienne à ouvrir une voie qui permette à la société, depuis le bas, d’imposer au gouvernement la vérité avec toutes ses conséquences ? Comment continuer à avancer dans cette nouvelle étape ?

 

Ayotzinapa ne fait pas seulement mal au Mexique, c’est le monde entier qui a mal.

 

Campagne internationale à laquelle se sont associées la Fédération anarchiste (FA) et l’Internationale des Fédérations anarchistes (IFA)

Communiqué de solidarité avec la lutte yaqui

19-10-2014

Le 11 septembre dernier, Mario Luna, secrétaire des autorités traditionnelles de la Tribu yaqui (Sonora, nord du Mexique) était arrêté par la police de l’Etat du Sonora alors qu’il se trouvait dans la ville de Ciudad Obregón, avant d’être transféré par hélicoptère et incarcéré dans le Cereso n°2 de la ville d’Hermosillo. Le 23 septembre dernier, c’est Fernando Jiménez Gutiérrez, un autre membre de la tribu yaqui, qui subissait le même sort. Tous deux étaient parmi les porte-parole les plus visibles de la lutte engagée depuis une dizaine d’année par la Tribu Yaqui contre la spoliation de ses cours d’eau et l’assèchement du fleuve Yaqui, du fait de la construction par le gouvernement du Sonora, en amont du fleuve, d’un barrage et d’un aqueduc de 175 kilomètres de long, qui en détourne les eaux au bénéfice des zones industrielles et de différents complexes résidentiels de la ville d’Hermosillo, capitale de l’Etat.

 

Au long de ces cinq derniers siècles, les yaquis ont été parmi les peuples indiens ayant combattu le plus durement pour la conservation de leur autonomie politique et territoriale. Cela leur a valu de subir de sanglantes campagnes d’extermination au milieu du 19e siècle, et la déportation de milliers d’entre eux au début du 20e siècle vers le sud du Mexique, condamnés aux travaux forcés sur les plantations de tabac et de sisal (une variété d’agave) des grands propriétaires mexicains, européens et américains. Plus récemment, c’est sur leur territoire qu’ont été organisées, en octobre 2007, les premières rencontres continentales des peuples indiens d’Amérique (rencontres de Vicam), avec le concours du Congrès National Indigène et des zapatistes.

 

Aujourd’hui, avec l’assèchement de leur fleuve sacré, c’est leur autonomie alimentaire et le maintien de leur existence sur leurs propres terres qui se trouvent à nouveau menacés. Bien que la tribu ait gagné tous les recours juridiques opposés à la construction de l’aqueduc par le gouvernement du Sonora, le chantier s’est poursuivi, et leurs eaux sont spoliées dans l’impunité la plus totale. Face à cela, la tribu a eut recourt à des blocages d’autoroute périodiques et a organisé de nombreux forums de défense de l’eau pour faire entendre sa voix. C’est cette voix et cette résistance que Guillermo Padrés Elías, gouverneur du Sonora cherche aujourd’hui à faire taire, afin d’éteindre les scandales qui l’éclaboussent en ce moment (découverte d’un barrage agricole privé sur ses terres et pollution par les entreprises minières des eaux du fleuve Sonora).

 

En lien avec la célébration ce 12 octobre de la journée de solidarité internationale avec les résistances des peuples amérindiens, nous exprimons tout notre soutien à la lutte entreprise par la Tribu yaqui pour la défense de ses eaux et de son autonomie politique et territoriale. Aux côtés du Congrès National Indigène, de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale et des compas de la Sexta du Mexique et du monde entier, nous exigeons la libération immédiate de Mario Luna Romero et de Fernando Jiménez Gutiérrez, porte-paroles de la lutte pour la sauvegarde du fleuve Yaqui, ainsi que l’arrêt du harcèlement judiciaire et policier à l’œuvre contre les Troupes et les Brigades de défense de l’eau de la Tribu Yaqui.

 

Nous exigeons l’arrêt effectif des travaux de construction de l’aqueduc « Independencia », qui a déjà été exigé par la Cour Suprême de Justice de la Nation mexicaine, et l’arrêt de la spoliation des eaux du fleuve Yaqui par le gouvernement de l’Etat du Sonora et les multinationales de l’industrie et du bâtiment.

 

Nous réaffirmons aussi notre profonde douleur et exprimons toutes nos condoléances envers les dizaines d’étudiants de l’Ecole Normale Rurale d’Ayotzinapa que les autorités de la ville d’Iguala (Guerrero) et les cartels de la drogue, protégés par tous les niveaux du gouvernement mexicain, ont massacré et fait disparaitre le 26 septembre dernier ; ainsi qu’une pensée pour tous les morts et tous les disparus des peuples indiens du Mexique et de toutes les Amériques. Nous exigeons enfin l’arrêt des persécutions et la libération immédiate de Léonard Pelletier aux Etats-Unis, et de tous les prisonniers et prisonnières du Congrès National Indigène au Mexique.

 

VIVE LA LUTTE DU PEUPLE YAQUI POUR LA SAUVEGARDE DE SES EAUX, DE SON TERRITOIRE ET DE SON AUTONOMIE !

 

VIVE LE CONGRES NATIONAL INDIGENE, ET LA SOLIDARITE ENTRE TOUS LES PEUPLES
DU MONDE !

 

VIVE LA SEXTA ET L’ARMEE ZAPATISTE DE LIBERATION NATIONALE !

 

SIGNATURE: Comité de Solidarité avec les Peuples du Chiapas en Lutte, Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques -Nitassinan, Secrétariat International de la Confédération National du Travail (France), Fédération SUD Education, Union syndicale "Solidaires", association berbère Tamazgha, Alternative Libertaire, Fédération Anarchiste Francophone, collectif "Grains de sable".

 

Motion de soutien au Rojava

12-10-2014

Motion adoptée à l’unanimité au congrès extraordinaire de la Fédération Anarchiste Italienne, le 12 octobre 2014

 

Le congrès, face à la lutte des populations du Rojava qui ont donné vie – et c’est pourquoi elles sont attaquées par l’EIIL et par l’armée turque - à des formes d’expérimentations, plus ou moins grandes, d’autonomies locales et de lutte contre les discriminations de genre qui peuvent être un prélude à une révolution sociale, affirme sa solidarité et son soutien à leur égard.

 

Une solidarité et un soutien qui va d’abord aux composantes libertaires de cette lutte et qui ne passe pas par une intervention militaire des puissances mondiales et régionales, qui ont montré qu’elles sont hostiles aux populations de la régions et à leur exemple d’émancipation et de liberté.

Nous considérons qu’il est essentiel de développer une campagne d’information sur les dynamiques en cours, qui sont souvent cachées et déformées par les mass-médias.

Nous appelons tous les individus et les groupes de la Fédération et tout les mouvements d’opposition sociale à se mobiliser en solidarité avec les expériences des populations des cantons du Rojava.

 

Un objectif de cette mobilisation doit être l’ouverture des frontières internes au Rojava.

 

FAI - Rome, 12 octobre 2014

 

Mexique. Aux amis étudiants et enseignants de l’École normale rurale...

04-10-2014

Aux amis étudiants et enseignants de l’École normale rurale "Raúl Isidro Burgos" de Ayotzinapa, Guerrero (Mexique)
Aux parents des morts et des disparus de l’École normale rurale "Raúl Isidro Burgos"
Aux peuples du Mexique

 

Camarades,

 

La répression sanglante de l’État contre les étudiants de l’École normale rurale "Raúl Isidro Burgos" de Ayotzinapa, Guerrero, les 26 et 27 Septembre, a conduit à l’assassinat de six compagnons et vingt blessés. 43 élèves sont toujours portés disparus. Les assassins étaient des policiers municipaux, provinciaux et fédéraux, soutenus par l’armée mexicaine. Les gouvernements municipaux, provinciaux et fédéraux ont conspiré pour mener à bien et couvrir le crime odieux de l’État.

 

Nos cœurs sont endoloris, la mort de nos frères nous fait mal. La disparition et l’absence de nos pairs nous blesse. Nous pleurons la douleur des parents, des camarades de classe et des enseignants de l’école normale rurale "Raúl Isidro Burgos" de Ayotzinapa, Guerrero.

 

La douleur, la mort et la disparition de nos frères de Ayotzinapa nous indignent et nous révoltent.

 

Camarades de l’École normale rurale "Raúl Isidro Burgos", votre douleur est notre douleur, votre révolte est notre révolte. Nous vous embrassons avec les bras des compagnons de lutte.

 

 Vous nous les avez pris vivants ! C’est vivant que nous les voulons !

 

Fédération Anarchiste du Mexique - Mexico, Octobre 2014.

 

Pour une Fédération anarchiste de la Caraïbe

29-08-2014

I. Les Caraïbes ont été l’un des scénarios privilégiés où ce qu’on appelle la modernité d’appel, ce mélange explosif de capitalisme et d’étatisme, a montré ses visages les moins présentables au monde. Cette barbarie persistante et bien aménagé, entre les agents impériaux espagnols, anglais, français, néerlandais... a donné naissance après plusieurs siècles passés, à un monde d’insulaires isolés, attentifs aux signaux des anciennes et des nouvelles puissances coloniales, et castrés dans de nombreux cas, sans même avoir la capacité de se parler les uns aux autres sans les médiateurs tutélaires.

 

La seconde moitié du XXe siècle a apporté dans la Caraïbe l’enthousiasme généré par la décolonisation et les « États souverains », qui en somme ont fonctionné en créant une nouvelle étape pour un isolement qui s’est estompé au cours des dernières années, apparemment en raison des alliances entre les États de la Caraïbe. Mais en tout cas, c’est l’union des gouvernants de service qui nous offrent ce qu’ils appelent « l’unité du peuple ». Ca n’a pas été, ce n’était pas, sauf en de rares et belles occasions, une alliance de fraternités concrètes, de personnes unies dans un travail idéal libérateur et anti-autoritaire.

 

II. Les compagnons de Kiskeya libertaria de la région dominicaine et l’atelier libertaire Alfredo López de La Havane, ont décidé d’unir leurs efforts pour convoquer et organiser une Fédération anarchiste de la Caraïbe, afin de mettre en commun des propositions ici et maintenant pour une société fondée sur les principes que nous défendons d’autogestion, d’association volontaire et d’appui mutuel, et contraireà toutes les relations sociales fondées sur les hiérarchies, l’autoritarisme et la discrimination comme l’étatisme, le capitalisme, le classisme, le sexisme, le racisme, le colonialisme, l’urbanisme, l’industrialisme ou l’académisme et d’innombrables autres manifestations du pouvoir plus ou moins institutionnalisé.

 

Face à ce réseau de dominations nous opposons aussi notre réponse faite d’entraide, d’autogestion et de solidarité et avec un clair esprit anti-autoritaire et libertaire. Ce projet fédérateur ne fera pas par avance la promotion d’une forme particulière de l’anarchisme, parce que nous ne voyons dans aucun de ses courants l’anarchisme comme un dogme, mais comme un mouvement d’approche, d’apprentissage libre et désireux d’aller vers le monde que nous voulons sans oppression, sans exploitation, sans autorité sacrés, ni des ordres paralysants.

 

À cet égard, cette Fédération travaillera pour la solidarité et l’autogestion et pour construire des projets de coopération entre les individus et les collectifs qui s’autodéfinissent de façon cohérente comme « anarchistes », mais elle le fera aussi avec tous ceux qui sans prêcher une condition d’acrate, vivent et travaillent quotidiennement, à tous les niveaux de la société, en vertu de cet esprit fraternel libérateur et en actes, où il n’y a pas de pasteurs, ni de troupeaux, ni de dirigeants, ni de dirigés.

 

III. Définir les limites de la Caraïbe a été un problème ardu, si on tient compte des connaissance en matière de sciences sociales. Cependant, pour nous, ce n’est pas un problème, mais une possibilité. La Caraïbe n’est pas seulement formée par ses îles, ni par les territoires continentaux adjacents, la Caraïbe existe là où se trouvent ceux qui vivent leurs contradictions et leurs inégalités et qui en souffre. Mais elle existe aussi là où sont les amis et les compagnons qui partagent leurs idées, leurs sentiments et leurs luttes.

 

Par conséquent, ceux qui animons cette Fédération anarchiste de la Caraïbe nous nous efforcerons de rechercher l’intégration avec les compagnons de la région centre- américaine, où naquit en 2010 le premier élan fédérateur dont nous avons connaissance en Amérique centrale et dans la Caraïbe, à travers les compas du Collectif La Espiral et sa revue La Libertad ,dans la ville de San José de Costa Rica.

 

D’eux, nous devons prendre soin d’entendre les indications.?Pour atteindre un procesfédérateur au niveau régional « il est important d’abord de renforcer les processus de formation et de sensibilisation locaux et leurs incidences dans une pratique libertaire et avec un état d’esprit libertaire », mais comme eux-mêmes le soulignent, la fédération régionale peut être un « des moyens de dynamiser et de renforcer notre identité (...) en gardant toujours les pieds fermement ancré dans la réalité » (« L’anarchisme en Amérique centrale : une petite radiographie actuelle ».?Dans: La Libertad. n° 11-12 San José de Costa Rica en Décembre 2010, p.10).

 

Quel sens l’anarchisme a-t-il dans notre région...? Quelles sont ses possibilités...? Quelles sont ses limites et ses difficultés...? Voici quelques-unes des questions que nous ont été laissé par les compas centre-américains il y a quatre ans et elles pourraient être diiscutées par les processus des assemblées dans chaque localité, comme base de cet autre engagement de l’organisation régionale.

 

Ce que nous rêvons n’est escorté par la splendeur d’aucune « possibilité objective », mais contrairement à d’autres, qui négocient des fragments défigurés de nos idéaux, en les mettant en hibernation pour de meilleurs moments, nous pouvons avancer au-delà ce que nous connaissons déjà. Avec de bonnes probabilités, nous imaginons nécessaires les efforts de toutes sortes qui pourront être transformés en affection et ene confiance mutuelle, pour se convertir en des facteurs d’alliance plus fortes, d’où pourront grandir de manière plus sûr nos efforts fédéraux.

 

Pour cela, nous proposons la réalisation en mars 2015 dans le région dominicaine de la première rencontre constitutive de la FAC-C. [Amérique centrale] (nom provisoire) d’individus et de « délégués » des collectifs acrates de la région, qui soit le point de départ afin de confronter les points de vue et de coordonner les actions, les idées et les apports, à partir des axes thèmatiques qui émergeront dans les collectifs de chaque localité.

 

Kisqueya libertaria (Dominique) et Atelier libertaire Alfredo López (Cuba) - traduit par Daniel Pinos (FA)

 

Guerre à la guerre ! Déclaration de la gauche et des anarchistes à propos de la guerre en Ukraine.

24-07-2014

Dans le conflit actuel, nous ne soutenons ni le gouvernement ukrainien ni les factions pro-russes qui ont établi leur autorité sur les territoires autonomes de Luhansk et Donetsk. La classe ouvrière (c’est à dire ceux qui n’ont ni pouvoir ni capital) est toute autant étrangère à la notion d’unité ukrainienne, aux idées de "fédération" qu’à la création de nouveaux États – il ne faut voir là que les dessins de politiciens, leur encre, c’est le sang des gens ordinaires. Nous, la gauche et les anarchistes, nous privilégions les besoins de la classe ouvrière dans les régions instables de l’Ukraine, nous voulons protéger leurs droits et leurs libertés.

 

Contre la RPL et la RPD !

Les " Républiques Populaires " de Donetsk et Luhansk (RDP et RPL) sont constitués de juntes armées, très à droite. Les droits et les libertés accordées au reste de l’Ukraine n’ont pas cours dans les territoires sous leur contrôle. Les manifestations et la dissidence politique y sont interdites. Les militants des droits des travailleurs qui ont critiqué la RPD ont été enlevés et torturés. Si de tels régimes devaient perdurer, la classe ouvrière serait dans l’impossibilité totale de défendre ses droits. La seule forme possible d’action, pour les travailleurs, en RPD et RPL est le culte rituel de symboles soviétiques, ce qui n’a, bien sûr, rien à voir avec l’intérêt des travailleurs.

 

Les régimes réactionnaires de la RPD et la RPL ne visent pas une solution pacifique, ils cherchent à étendre le conflit encore plus loin, ce qui est confirmé par les promesses de leurs dirigeants : "se rendre à Kharkov", "à Kiev" et "à Lviv".

 

Contre le gouvernement ukrainien

Les autorités ukrainiennes, bénéficiant de contrats de guerre, envoient des soldats réservistes et des conscrits non formés au front de cette guerre civile, et tentent d’utiliser le conflit militaire prolongé pour renforcer leurs positions. À l’opposé de la rhétorique d’unité peuple-gouvernement, nous devons résister à toutes les tentatives de restreindre les garanties sociales, les droits et les libertés politiques, résister à toutes les manifestations de violences policières et militaires, résister à toute incitation aux préjugés nationalistes et religieux parmi les soldats et le peuple. Pour la classe dirigeante, la guerre est l’occasion d’une vague de répression dans les sphères politiques et sociales. Dans la lutte contre l’agression du régime de Poutine et ses satellites, les Ukrainiens ne doivent pas négliger la possibilité de l’émergence d’un "Poutine" local, dans leur propre pays.

 

Après leur victoire sur les "séparatistes", dont la position est condamnée sans soutien militaire extérieur, le régime renforcé de Kiev redeviendra une menace majeure pour la classe ouvrière. Si les opprimés s’unissent à la classe dirigeante sous la bannière patriotique, le saccage des droits de l’homme et des libertés, qui devait être évité par le Maïdan, sera inévitable dans un nouveau gouvernement. Le parlement est composé des représentants des partis conservateurs et d’extrême-droite ("Batkivshyna", "Svoboda"), qui avaient à plusieurs reprises porté des réformes obscurantistes - en particulier, le retour de la peine de mort, des restriction des droits en matière de procréation, les arrestations préventives sur motifs politiques. Les chartes de ces partis contiennent, en outre, des appels à interdire les grèves politiques. La plupart de leurs initiatives sont calquées sur le régime de Poutine, le Parti des Régions ou le Parti Communiste. En dépit des sondages en chute, ces rhétoriques sont perçus comme légitimes dans le champ politique.

 

Contre les fascistes des deux côté des la ligne de front !

Nous nous opposons sans aucune hésitation à la légitimation de groupes ultra-nationalistes et criminels en tant que membres "d’opérations anti-terroristes". Toutefois, il convient de noter que, parmi ceux qui combattent de l’autre côté, agissent des volontaires venus d’organisations fascistes européennes et des ultra-réactionnaires russes. La propagande pro-Kremlin les décrit simplement comme des "soldats anti-fascistes".

 

Contre l’incitation à la guerre sous couvert de pacifisme !

Nous sommes également dégoûtés par les appels belliqueux à l’assassinat d’ennemis, d’un côté, et par des spéculations pseudo-pacifistes des personnes directement responsables de l’escalade de la violence, de l’autre. Le pacifisme n’est pas plus compatible avec le soutien aux régimes "Nouvelle Russie" et/ou sympathisants, qu’avec l’appui au militarisme ukrainien.

 

Contre les mensonges et la propagande de tous côtés !

Les espaces d’information et les médias sont devenus de véritables champ de bataille, les Ukrainien comme les Russes sont nourris de propagande et de mensonges visant à justifier les combats, dressant les travailleurs les uns contre les autres. Ainsi les gouvernements canalisent le mécontentement social. Par conséquent, il est important de déjouer la manipulation, de garder un esprit sobre et rester fidèles à nos principes. Seul le temps permettra de reconstituer les événements dans toute leur vérité.

 

Pour le développement du mouvement de travailleurs !

La classe ouvrière en Ukraine en est encore à ses balbutiements et ne prend pas part au conflit en tant que telle. Nous devons formuler et défendre un agenda social et contribuer au développement des organisations qui expriment les intérêts des travailleurs. Seul un mouvement des travailleurs fort qui réalise ses intérêts sera en mesure d’établir la paix en Ukraine.

 

Nous nous opposons à un service militaire forcé, et demandons qu’il soit mis fin à la conscription et que soient libérés tous les soldats qui ne veulent pas se battre.

 

Nous soutenons la campagne d’aide aux personnes déplacées depuis les régions déchirées par la guerre, et nous sommes prêts à soutenir les déserteurs et les conscrits qui se soustraient au service pour des raisons éthiques et/ou politiques. AWU-Kharkiv gère déjà une campagne pour soutenir les personnes déplacées à l’intérieur de sa zone - nous demandons instamment à tous les libertaires et militants de gauche de nous rejoindre ou de faire la même chose dans leur région.

 

Nous exprimons notre soutien et notre solidarité avec les travailleurs et les initiatives syndicales qui luttent pour les droits du travail; nous sommes prêts à soutenir activement ceux qui luttent contre la RPD et RPL sur des revendications de classes. Ils sont dans un danger beaucoup plus grave aujourd’hui que les militants du centre et de l’ouest du pays.

 

Contre la guerre, pour la lutte des classes !

 

Action autonome, Moscou

 

Ce qui se passe à Gaza représente un danger permanent pour toutes les populations

15-07-2014

CE QUI SE PASSE ENCORE une fois à Gaza est une tragédie dont les États-Unis et l’Europe sont en grande partie responsables, par le soutien inconditionnel qu’ils apportent à la politique israélienne et par l’application du principe de deux poids deux mesures qui est fait du traitement de l’information. Lorsqu’un président exprime « la solidarité de la France face aux tirs de roquettes en provenance de Gaza », lorsqu’il « rappelle que la France condamne fermement ces agressions », lorsqu’il déclare qu’il « appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces [et] de prévenir l’escalade des violences », pourquoi n’évoque-t-il pas les morts des civils à Gaza ?

 

Le président français ne dit pas un mot sur l’enfer vécu par les familles palestiniennes, les enfants, les femmes, les civils de l’autre côté de ce qui est appelé la « barrière de sécurité » ? Sans doute considère-t-il que toute la population palestinienne, femmes et enfants compris, est constituée de « terroristes ». On passe sous silence les centaines de morts et de blessés parmi la population palestinienne, les maisons, les écoles, les coopératives agricoles détruites après le largage de 400 tonnes de bombes et de missiles durant les trois premiers jours de l’opération militaire israélienne sur la Bande Gaza.

 

Ce qui se passe à Gaza représente un danger permanent pour toutes les populations, un risque énorme pour la région, une injustice flagrante qui perdure depuis 1948... Pourtant, en France, les nombreuses analyses, faites par les hommes politiques ou les médias sont souvent à la fois un tissu complexe de mensonges, de propagande, de déni et d’informations erronées.

 

La question n’est pas le contraste entre des bandes armées et une armée suréquipée disposant de drones, de forces aériennes et navales qui bombardent un territoire où la population est l’une des plus denses au monde. La question réside dans les motivations qui poussent les responsables de ces groupes armés et ceux d’une armée suréquipée à s’affronter malgré l’énorme déséquilibre des rapports de forces. Consciente ou non, il y a une sorte de complicité entre les deux parties en présence, qui ont intérêt, pour des raisons différentes, au maintien de l’état actuel des choses : côté israélien leur politique d’expansion territoriale, d’implantation de colonies de peuplement dans les territoires palestiniens et le maintien d’un état de guerre permanent ; côté Hamas le contrôle politique et religieux sur la population de la Bande de Gaza prise en otage, et le refus de toute alliance avec les autorités palestiniennes civiles.

 

Une chose cependant est certaine : la violence en boucle est nourrie de part et d’autre par l’occupation. La situation est engendrée par le blocus, par l’arrêt des négociations qui n’aboutissent à rien, sinon à créer plus de misère et d’humiliation, à terroriser la population civile palestinienne, littéralement enfermée dans un territoire qui est une prison à ciel ouvert. Dans une interview qu’elle accorda à Radio Libertaire le 6 juillet 1991, Arna Mer-Khamis déclara : « il n’y a pas de pire terreur que l’occupation, et il n’y a pas de pire occupation que l’occupation israélienne. »

 

Aujourd’hui, Gaza permet de tester les armes nouvelles produites par l’industrie militaire israélienne en plein essor. Après chaque intervention militaire, les ventes des armes israéliennes se chiffrent en milliards de dollars. Dans les foires internationales aux armements, les armes estampillées « combat proven » (ayant subi l’épreuve du feu) se vendent beaucoup mieux.

 

Les négociations avec les Palestiniens n’aboutiront pas tant que les Israéliens seront motivés par la volonté d’occuper un maximum de territoires palestiniens. Les autorités israéliennes ne veulent pas de la paix. Le maintien d’un Etat de guerre permanent est, pour elles, une condition nécessaire à leur politique d’annexion territoriale. Une paix effective avec les Palestiniens serait une catastrophe car elle aurait deux effets totalement indésirables :

  1. Elle mettrait fin à l’annexion de territoires palestiniens ;
  2. Elle libérerait les énormes contradictions sociales de la société israélienne qui ne seraient plus comprimées par la menace de guerre.

 

Si les fondamentalistes religieux palestiniens sont une des causes de l’échec des négociations de paix, la cause principale de cet échec réside dans la volonté frénétique des autorités israéliennes d’annexer un maximum de territoires palestiniens et de maintenir la population palestinienne dans des espaces aussi restreints que possible.
Le fond du problème reste donc l’occupation israélienne de territoires palestiniens et la politique israélienne d’annexion permanente de territoires palestiniens.

 

C’est pourquoi la fin de l’occupation reste un préalable pour que cesse cette violence en boucle.

 

Fédération Anarchiste Francophone (France, Belgique, Suisse), le 15 juillet 2014.

 

Depuis l’Europe: un cri pour la liberté de Jorge Mario González García

20-05-2014

Pour amplifier la campagne permanente pour la liberté de Jorge Mario González García et lui envoyer une salutation pleine de courage et de rébellion, nous nous joignons, ce 20 mai, par cette lettre, au cri collectif pour sa liberté. D’abord, Mario, comme tu le sais, nous sommes toujours là. Nous ne t’avons pas oublié, compagnon, et nous continuons à faire connaître ton cas, ta lutte, tes mots, du mieux que nous pouvons. Depuis le mois de mars nous diffusons également ta vidéo.

 

Dans ces moments difficiles où s’intensifient la répression et l’acharnement du Pouvoir, de ceux qui là-haut piétinent, harcèlent, assassinent, emprisonnent,nous devons continuer avec courage et avec force.

 

L’attaque contre nos compagnons et compagnonnes zapatistes et l’assassinat de Galeano, votan (gardien) de la Petite École zapatiste, nous ont laissés plus enragés que jamais. Mais cette rage qui inonde aujourd’hui nos coeurs fait que l’oubli n’y trouve pas de place, et n’en trouvera jamais.

 

En ces moments difficiles, Mario, nous sommes toujours là et nous ne t’oublions pas. D’ici, même si nous sommes loin, nous te disons : courage, courage depuis ta tranchée de lutte. Nous voulons te dire que tes communiqués nous ont donné beaucoup d’énergie pour ne pas nous rendre et pour continuer la lutte, coûte que coûte, pour cette liberté qu’ils nous enlèvent, qu’ils conditionnent et qu’ils marchandent quotidiennement.

 

D’ici, compa, même si nous sommes loin, et même si nous ne t’envoyons que ces quelques lignes, nous te disons que nous continuons à avancer, que nous sommes ici et que nous ne nous rendons pas.

Un salut à tous les compas qui, d’une manière ou d’une autre, organisent des actions, des réunions, des forums pour la liberté de Mario.

 

Aujourd’hui, nous envoyons une forte accolade à Mario González et nous exigeons par le cri collectif de ce 20 mai, et tous les autres cris qui continueront à se répandre :

 

Liberté pour Mario Maintenant !

Liberté pour Luis Fernando Bárcenas, Carlos López, Amélie Pelletier, Fallon Poisson et Abraham Cortez !

Ici en bas, quand la rage inonde notre cœur, nous ne nous fatiguons pas, nous ne nous rendons pas !

En solidarité et contre l’oubli !

 

Les trois passants, Paris (France)
International des Fédérations Anarchistes (IFA)
Fédération Anarchiste (France, Suisse, Belgique)
Confederación General del Trabajo –CGT (Estado Español)
Caracol Solidario, Besançon (France)

 

A bas l’État policier ! Liberté pour les jeunes de la révolution !

15-05-2014

Azyz Amami, l’un des activistes tunisiens à la pointe du mouvement révolutionnaire contre Ben Ali, et son ami, le photographe Sabri Ben Mlouka, ont été arrêtés pour consommation de cannabis. Aziz a été violemment agressé par la police. Cette affaire pose une nouvelle fois la question des méthodes d’action de la police tunisienne après la révolution. Ce n’est pas la première affaire où il est question d’arrestation violente et d’agression sur des personnes dans des postes de police.

 

Le motif de consommation de cannabis sert de prétexte aux forces policières pour arrêter et emprisonner de nombreux jeunes révolutionnaires tunisiens. En Tunisie, un large mouvement conteste l’utilisation de cette loi, L 52, dans le but de criminaliser la jeunesse et les rebelles. Cette pratique était déjà utilisée du temps de Ben Ali.


Quelque jours auparavant, Azyz Amami était l’invité d’un talk-show pour parler d’une campagne de sensibilisation qui a pour nom « Moi aussi j’ai brûlé un poste de police », une campagne visant à défendre les jeunes révolutionnaires arrêtés sous des motifs fallacieux et souvent fabriqués de toute pièce, tels que la consommation de stupéfiants ou le vandalisme de postes de police lors du mouvement révolutionnaire qui a fait tomber Ben Ali. Il y aurait une cinquantaine de jeunes en prison ou accusés d’incendie de commissariats durant la période révolutionnaire.

 

Le cas d’Aziz et Sabri, par la résonance qu’il trouve dans les milieux « progressistes », doit servir à dénoncer la violence policière et à poursuivre l’œuvre des révolutionnaires de Tunisie. Tous deux passent en procès le 23 mai. Ils risquent jusqu’à un an de prison. Il faut donc mettre la pression sur l’ambassade tunisienne et rejoindre les mouvements de contestation en Tunisie et en France.

 

Une manifestation est d’ores et déjà prévue samedi 17 mai, à 18h, place de la République.

 

Federation Anarchiste francophone.

 

Solidarité avec la Federação Anarquista Gaúcha (FAG) et le peuple en lutte

26-06-2013

Dans un contexte de colère et de luttes sociales qui durent depuis des semaines, la police de Porto Alegre a envahi et perquisitionné les locaux de la Federação Anarquista Gaúcha (FAG) en toute illégalité. Depuis des années, la FAG mène ses activités publiques dans ce local.

 

Déjà en octobre 2009, leur ancien siège avait aussi était envahi par la police civile sur ordre du gouverneur de l’époque, Yeda Crusius, suite à une affiche sur laquelle la FAG la tenait pour responsable de la mort du militant du Mouvement des sans terre (MST) Elthon Brum à San Gabriel. Cette fois, la FAG est accusée par les mass-médias de planifier des actions de guérilla urbaine. La FAG est accusée de diffuser de la littérature anarchiste, mais que pensaient-ils trouver dans un local anarchiste ?

 

La Fédération anarchiste francophone (FAFr), membre de l’Internationale des Fédérations anarchistes (IFA), dénonce le gouvernement municipal, provincial et fédéral, tous responsables de cette lâche attaque contre une organisation anarchiste, et exprime à la Federação Anarquista Gaúcha sa solidarité la plus totale.

 
Nous continuerons à apporter notre soutien à celles et ceux qui luttent contre toutes les formes d’oppression.
 
No Pasarán !!!
 
À bas la répression contre celles et ceux qui luttent !!!

 

Fédération Anarchiste francophone, 26 juin 2013.

 

Vive la lutte du peuple brésilien contre la corruption capitaliste !

21-06-2013

Depuis bientôt deux semaines un mouvement sans précédent de contestations et d’émeutes secoue au Brésil le pouvoir qui se trouve entre les mains d’un prétendu « Parti des travailleurs ».

 

La hausse du prix des transports publics a provoqué la colère des Brésiliens, mais la contestation était plus profonde, et elle s’est transformée en une critique de la classe politique dans son ensemble à la suite des scandales de corruption. La facture de la Coupe du monde de football, estimée à 11 milliards d’euros, a rappelé au peuple brésilien qu’il manquait plutôt d’écoles et d’hôpitaux que de stades de football.

 

L’annonce de la baisse des prix des transports n’a pas désamorçé la colère de la population : les manifestations se sont étendues à l’ensemble du pays. En un an, le prix des tomates a grimpé de 96%, celui des oignons de 70% ; le riz a augmenté de 20% et le poulet de 23%.

 

Nous n’oublions pas que le capitalisme français, à travers l’entreprise GDF-Suez, contribue à la situation catastrophique du Brésil avec le projet de barrade de Jirau, socialement et écologiquement dévastateur.

 

La Fédération Anarchiste Francophone tient à assurer la classe ouvrière brésilienne, le peuple brésilien et l’ensemble du mouvement libertaire brésilien de sa sympathie et de son soutien en cette période de lutte intense contre le régime capitaliste corrompu.

 

A une époque où commence à apparaître une contestation généralisée du système capitaliste à l’échelle de la planète, où la population turque livre un combat héroïque contre le pouvoir en place, la solidarité internationale est un impératif de plus en plus urgent.

 

Nous réaffirmons la nécessité d’une organisation internationale des libertaires pour mener plus efficacement le combat ensemble.

 

Fédération Anarchiste francophone, 21 juin 2013.

 

Hommage à Clément, antifascistes à jamais !

07-06-2013

Clément, 18 ans, est mort, tué par des fascistes le 5 juin, près de Saint-Lazare. Une phrase suffit pour exprimer toute la gravité de la situation.

 

Le fascisme et les fascistes n’appartiennent pas au passé, la menace est toujours là, ils nous l’ont prouvé. Face à eux, nous devons nous organiser, lutter, faire bloc. Leur montrer que nous serons toujours là pour leur barrer la route. Que leurs idées ne valent pas les nôtres, qu’il n’y a aucun débat à avoir.

 

Il nous faut également dénoncer vivement les récupérations malsaines et politiciennes déjà mises en place par des organisations sociales-démocrates absentes de la réalité de la lutte antifasciste. Nous pensons particulièrement à l’Unef et au Parti de Gauche qui n’ont pas attendu pour organiser chacun un rassemblement en hommage à notre camarade. À défaut d’agir, ces gens s’approprient les morts, ils sont moins remuants. On entend déjà les appels à la Justice, à l’Etat, et au gouvernement pour qu’ils interdisent les organisations fascistes mais depuis combien de temps les organisations et les groupes révolutionnaires tirent-ils la sonnette d’alarme ?

 

Clément était militant à l’Action Antifasciste Paris-Banlieue et à Solidaires Etudiant-e-s Sciences Po, il était antifasciste et révolutionnaire.

 

La Fédération Anarchiste Francophone adresse modestement ses condoléances à la famille et aux proches de Clément, et affirme qu’elle s’alliera à toutes les forces révolutionnaires, progressistes et honnêtes pour rendre hommage à Clément et continuer à défendre son engagement qui n’est pas mort avec lui.

 

La Fédération Anarchiste Francophone (FAFr)

 

Turquie : les violences policières doivent cesser !

02-06-2013

Suite à un sit-in pacifiste pour la conservation du Parc Gezi, au sein du quartier central de Taksim à Istanbul, qui doit être démoli pour la construction d’un centre commercial, la police turque a lancé une attaque violente contre ces manifestants paisibles : gaz lacrymogènes visés directement sur les corps, eau à haute pression, incendie des tentes... Dès lors, une mobilisation spontannée s’est créée dans le quartier et les conflits se sont étendus dans d’autres quartiers de la ville.

 

Ainsi, plus de 50 000 personnes étaient dans les rues et la police turque a redoublé de violence et a sévèrement réprimé ces contestations. Actuellement, une centaine de personnes sont hospitalisées et l’accès au parc est bloqué sans base légale. Malgré tout, les manifestations se sont répandues dans toutes les villes en Turquie regroupant toutes les couches sociales et organisations politiques et syndicales.

 

Pourquoi une telle colère ?

Au pouvoir depuis 2002, le gouvernement d’AKP, issu du mouvement islamiste de Mili Gorus (Vision nationale) a pu intégrer à la fois les politiques néolibérales et son conservatisme qui se base sur la religion et le nationalisme. Malgré quelques réformes positives par rapport aux critères de Copenhague afin d’entrer dans l’Union européenne, il s’est révélé rapidement être un gouvernement autoritaire et dictatorial.

 

Il y actuellement, 10.000 prisonniers kurdes parmi lesquels de nombreux élus, une trentaine de maires, des députés, des journalistes, des avocats...S’y ajoute des syndicalistes, des étudiants et les opposants au pouvoir...Dernièrement, le gouvernement a interdit la consommation d’alcool dans la rue et après une certaine heure créant un énorme débat dans la société turque.

 

De plus, les médias turcs, qui sont directement contrôlés ou ont des liaisons politiques et économiques avec le gouvernement, refusent de traiter des incidents et les agences de presse turques bloquent la diffusion de l’information sur les événements concernant le parc de Gezi. Au delà du problème du parc Gezi, c’est donc une accumulation de colère contre les privations des libertés de la presse, d’expression, syndicales et politiques, sexuelles et des droits de minorités ethniques et religieuses.

 

La Fédération anarchiste Francophone (FA), membre de l’Internationale des Fédérations anarchistes (IFA), dénonce l’autoritarisme instauré par le gouvernement turc de l’AKP de Recep Tayyip Erdo?an, qui est souvent considéré comme un modèle exemplaire pour des pays du Moyen-Orient. Nous souhaitons apporter tout notre soutien aux mouvements de contestation en Turquie, notamment au mouvement anarchiste, face à la répression étatique et religieuse.

 

Fédération Anarchiste Francophone (FA), le dimanche 2 juin 2013.

 

‘’Ding Dong, la sorcière est morte’’

09-04-2013

Margaret Thatcher, chef des conservateurs (ou «Tory Party « ) à partir de 1975 et premier ministre du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord de 1979 à 1990 est enfin morte. Beaucoup de gens de la classe ouvrière, y compris les anarchistes, en sont très, très heureux. Depuis la date à laquelle sa mort a été annoncée, le 8 Avril, il y a eu des festivités dans les rues de nombreuses villes du Royaume-Uni. En 2013, en raison de son héritage, le monde dans lequel nous vivons est plus dangereux, oppressif, inégalitaire, appauvri et corrompu.

 

Dès le début de son pouvoir, le gouvernement Thatcher oriente l’armée britannique de sorte qu’une génération de jeunes a grandi dans la crainte d’un conflit nucléaire avec l’URSS. En 1982, pour «défendre» les Malouines, à 12000 kilomètres du Royaume-Uni, elle annonçait une nouvelle ère où la Grande-Bretagne envoie rapidement des soldats à la guerre dans le monde entier, seule ou dans le cadre de l’OTAN. Elle a ouvertement soutenu le régime de l’apartheid en Afrique du Sud et a été la meilleure amie de Pinochet le dictateur, ce général qui a apporté des politiques néo-libérales au Chili par la violence et l’assassinat. Elle était détestée surtout en Irlande du Nord où les gens de la classe ouvrière ont été brutalisés et divisés pour mieux régner et de les inciter à la dissidence interne.

 

Le gouvernement Thatcher a augmenté l’utilisation du capitalisme financier afin de faire des profits. Dans le même temps, elle a essayé de convaincre les gens de la classe ouvrière s’ils achetaient leur propre maison, ou quelques actions dans les compagnies de téléphone, d’eau ou d’électricité privatisées, qu’ils pourraient aussi être riches. On leur a dit que le gouvernement soutiendrait «l’opportunité» pour réussir, s’ils étaient prêts à travailler et à ne pas causer des ennuis. Mais cette idéologie individualiste et compétitive a contribué à lancer l’attaque contre le «salaire social» des prestations sociales. Dans le même temps, beaucoup de jeunes sont devenus chômeurs en raison de la réduction de l’industrie manufacturière et de la récession économique.

 

Le militantisme de classe dans les autres «industries traditionnelles» a été attaqué en termes explicitement anti-ouvriers, afin de briser la confiance et la capacité de combattre, en utilisant les lois contre les syndicats et par la création d’une police militarisée. Ces «forces anti-émeutes» étaient pleinement en place après les soulèvements contre la pauvreté et le racisme dans les centres-villes, des émeutes qui ont commencé à Bristol en 1980, et ont continué en 1981 à Birmingham, Leeds, Liverpool, Londres et Manchester avec encore plus d’émeutes dans les années suivantes. La description du gouvernement et la presse de ces soulèvements comme des «émeutes raciales» ont permis la montée de l’extrême droite. La police anti-émeute a ensuite été utilisée contre les mineurs qui ont frappé en 1984 -1985, mais qui ont été tragiquement vaincus, comme l’ont été les Wapping, les travailleurs de l’imprimerie en 1986. (Rupert Murdoch, si vous pouvez, mourez bientôt aussi). Ces défaites n’ont pas été sans un bon combat bien sûr, il y avait beaucoup d’actes importants de bravoure et inspirés de la solidarité. Des initiatives communautaires dans les zones minières étaient également très influentes comme des groupes de soutien aux mineurs qui ont été principalement dirigées par des femmes. Ces groupes ont été soutenus par les anarchistes.

 

Au cours de la période Thatcher, bien qu’il a été rendu légal d’être homosexuel en Ecosse en 1981 et en Irlande du Nord en 1982, la première loi anti-gay depuis 100 ans en Grande Bretagne a été adoptée : l’article 28 du « Local Government Act de 1988 ». L’article 28 a rendu illégal pour le secteur public (collectivités locales ou à l’école) de « promouvoir l’homosexualité », y compris dans la publication ou dans l’enseignement.

 

La seule victoire importante de la classe ouvrière dans la période Thatcher a été la lutte contre le Poll Tax. Officiellement appelé « charge communautaire », il s’agissait d’une taxe sur l’occupation de logements individuels, qui avait pour but de remplacer la taxe d’habitation, qui était une taxe sur la maison dans laquelle vous viviez. Il a frappé durement les familles avec des enfants en âge de travailler et des ménages partagés.

 

L’attaque contre le Poll Tax a eu lieu dans le contexte de démonter et de détruire des choses traditionnellement comprises comme propriété sociale : les grandes industries, les services publics, l’emploi et le bien-être. Les conseils locaux ont été chargés de la mise en œuvre de la taxe qu’en l’Ecosse dans la première année. L’opposition a commencé en Ecosse en 1987 et a été rapidement répandue en Angleterre et au Pays de Galles par un tour de force de la classe ouvrière ; solidarité, l’organisation et la volonté de descendre dans la rue et de s’y battre. Y compris l’émeute du Poll Tax de 1990 à Londres et de mini émeutes dans d’autres villes, mais plus important encore, donnant lieu à une activité politique soutenue dans les communautés ouvrières. En dehors de très rares exemples de l’action syndicale, l’opposition était la plupart du temps fait par des groupes qui travaillaient ensemble dans la communauté, et non dans le lieu de travail. Le Poll Tax a été abandonné après que Thatcher ait perdu la direction du Parti Conservateur au profit de John Major en 1990.

 

Ça ne veut pas dire que les choses étaient mieux avant Thatcher. « Le vieux parti du Travail» (Old Labour) a été un fiasco et un exemple de comment ne pas partager les ressources communes. Tous les politiciens sont les ennemis de la classe ouvrière, mais certains font plus de dégâts que d’autres. « Le nouveau parti du travail » qui a suivi Thatcher et Major, sous la direction de Tony Blair n’a jamais été un chevalier en armure étincelante pour nous sauver et lorsque les Conservateurs sont finalement tombés en 1997, il ne restait déjà plus d’espoir que dans une révolution basée sur la solution des classes. Les partis de gauche Socialiste ne peuvent pas accepter cela et continuent à soutenir le Parti Travailliste, même après des guerres dirigées par l’OTAN et la crise économique encore plus grave que nous vivons depuis 2008.

 

Margaret Thatcher, après sa mort à l’Hôtel Ritz, un symbole de l’inégalité si jamais il y en avait un, a eu des funérailles avec tous les honneurs militaires, le 17 Avril. Si cela semble étrange à certaines personnes que d’autres seraient heureux et dansent sur la tombe d’une femme sénile, c’est parce que nous sommes encore ses victimes après tout ce temps. Est-ce que sa mort signifie que l’on peut récupérer de l’énergie pour faire un changement ?

 

Une petite poussée dans notre confiance à ce stade de la lutte des classes pourrait être vitale. Même s’il existe un certain sens de la fermeture sur le passé en lui donnant un rauque et irrespectueux aspect, nous devons secouer notre gueule de bois et utiliser ces deux ou trois semaines comme une occasion de parler à nos collègues de travail, amis, famille, à tout le monde à propos de des nouveaux commencements et des nouvelles possibilités. Mais d’abord, la Fête!

 

Secrétariat international de la Fédération Anarchiste de la Grande-Bretagne, le 9 Avril 2013

 

Déclaration des anarchistes vénézuéliens sur la mort d’Hugo Chavez

07-03-2013

Ni deuil, ni célébration !
L’heure de l’autonomie des luttes sociales est arrivée !

 

Quand s’additionnent une très grave maladie, des soins médicaux conditionnés à des décisions politiques et un malade halluciné de pouvoir, on ne pouvait qu’attendre ce dénouement : le caudillo est mort et un changement important dans la scène politique vénézuélienne est en marche.

 

En un instant, ce qui était la plus grande force du régime est devenu sa plus grande faiblesse : Chavez était tout et, en disparaissant, il ne reste qu’à conjurer la fidélité absolue à son souvenir, avec l’obéissance à ses dispositions pour lui succéder. Ce qui met en évidence la fragilité d’un gouvernement qui a voulu renfoncer son supposé caractère « socialiste et populaire » avec la pratique d’un culte grotesque de la personnalité, maintenant réduit à une ridicule invocation aux âmes du purgatoire. Le disparu a été lui-même l’auteur principal de cette fin.

 

Le « secrétisme » qui entoura sa maladie était motivé par les mêmes ressorts que la centralisation extrême du pouvoir. Ce qui, par manque de cohérence idéologique interne, laisse ses suiveurs s’affrontant entre eux-mêmes pour l’héritage du commandement, avec un clair avantage pour les hauts bureaucrates (rojo-rojitos) et la caste militaire, en pleine manœuvre de négociation pour assurer l’impunité de leurs corruptions.

 

En ce qui concerne les oppositions, la droite et la social-démocratie, la nouvelle situation les surprend sans qu’elles aient digéré leur déroute aux dernières élections présidentielles et régionales, élections où elles s’étaient compromises avec des illusions exagérées sur l’offre d’un « chavismo sifrino » (chavisme de riches), promettant aux électeurs de maintenir efficacement l’emploi des instruments clientélistes qui ont tant servi à Chavez. Maintenant, cette opposition accommodante veut croire qu’une fortuite métastase a enfin mis à sa portée l’accès à ce pouvoir politique duquel ses ambitions, erreurs, paresse et incompétence l’ont éloignée pendant de longues années. Un pouvoir qu’elle exercerait avec une sottise et une ardeur prédatrice similaires à celles de la « bolibourgeoisie » chaviste.

 

Face à ces calculs mesquins et opportunistes, qui mettent sur le même rang le Grand Pôle Patriotique (Gran Polo Patriótico) et à l’opposition de la Table d’Unité Démocratique (Mesa de Unidad Democrática), nous nous sommes face à la grave situation où se trouve ce pays : inflation qui s’emballe, chômage grandissant et précarité dans le travail, dévaluation monétaire, effrayante insécurité personnelle, grave crise dans les services d’eau et d’électricité, éducation et santé, manque de logement, travaux publics obsolètes ou en exécution brouillonne, attention démagogique des besoins extrêmes des plus nécessiteux, et un et cetera qui même lointain n’en est pas moins néfaste.

 

Mais ces problèmes ne sont pas la principale préoccupation des deux groupes en lutte pour la "Silla de Miraflores" (le fauteuil présidentiel) et le butin pétrolier. C’est pourquoi notre réponse collective doit mépriser leur permanent chantage de nous demander un appui électoral en échange de solutions qui n’arrivent jamais ou qui sont ridiculement incomplètes.

 

C’est l’heure de déborder ces oligarchies politiques pourries et de construire, par le bas, une vraie démocratie, avec égalité, justice sociale et liberté. Il faut accroître l’indignation généralisée devant la situation dont nous pâtissons, et la convertir en luttes sociales autonomes, larges et autogestionnaires. Il faut dire aux politiques du pouvoir que nous nous n’en avons pas besoin comme intermédiaires ou comme donateurs gracieux de ce que, en bas et unis, nous pouvons obtenir, sans « mains blanches » ni « bérets rouges ».

 

Collectif éditeur d’EL LIBERTARIO, 7 mars 2013.

 

Solidarité avec nos camarades anarchistes égyptiens !

04-02-2013

Fondé le 23 mai 2011 au Caire, en plein cœur de la révolution égyptienne, le Mouvement Socialiste Libertaire, non content de participer concrètement à la vague qui devait finir par emporter Moubarak et le gouvernement, a continué de se battre et de se développer, en refusant de laisser la rue et le pouvoir aux Frères Musulmans.

 

Sur la base d’un projet de société sans classes, débarrassée de l’Etat et du capitalisme, nos camarades égyptiens ont pris une part active aux récentes manifestations s’opposant au président Morsi, par le biais, notamment, d’un Egyptian black bloc n’hésitant pas à se confronter aux forces de police. Plusieurs militants du Mouvement Socialiste Libertaire furent arrêtés durant ces jours d’émeutes, et déferrés devant les tribunaux.

 

Le mercredi 23 janvier, lors d’une séance publique au tribunal d’Alexandrie, les forces de police chargées de surveiller la salle se sont subitement mises à charger sans raison la foule (tabassages et arrestations). Parmi les 31 personnes arrêtées se trouvaient quatre camarades du Mouvement Socialiste Libertaire. Ces camarades sont :

Mohamed Ezzdine
Amir Asaad
Mohamed Albadri
Houssine Mohamed.

 

Ils sont accusés d’association de malfaiteurs en vue d’action de vandalisme, de destruction de bien public et d’usage de la violence contre des représentants de l’ordre public. Ils sont tous les 4 des membres actifs du MSL et sont aujourd’hui encore emprisonnés, en attente d’un jugement, au motif que leur libération risquerait de provoquer un trouble à l’ordre public.

 

La Fédération Anarchiste apporte son total soutien au Mouvement Socialiste Libertaire égyptien dans sa lutte contre l’oppression, quelle que soit la forme qu’elle prenne et est solidaire des camarades arrêtés et maintenus en détention sous des prétextes arbitraires.

 

Au même titre que le MSL, la Fédération Anarchiste accuse le ministère de l’intérieur égyptien d’abus de pouvoir et de vengeance auprès des anarchistes égyptiens ainsi que le gouvernement fasciste des frères musulmans d’être derrière ces arrestations.

 

Malgré la répression, en Egypte et comme partout, notre lutte continuera jusqu’à l’abolition de l’Etat et du capitalisme !

 

La Fédération anarchiste (France), 4 février 2013.

 

Soutenir les luttes des camarades grecs

13-01-2013

Nous tenons à exprimer notre solidarité avec les camarades grecs qui, ces derniers jours, ont été violemment attaqués par la police grecque. Nous avons parlé de l’évacuation de la Villa Amalias et de Skaramaga, squat historique et symbole du mouvement libertaire athénien, et l’arrestation de centaines d’anarchistes qui avait réoccupé le squat de la Villa Amalias.

 

Le mouvement anarchiste en Grèce a mis en place, ces dernières années, des réponses fortes face aux attaques impitoyables menées contre les travailleurs.

 

Des réponses faites d’actions directes, de réappropriation des espaces physiques, en organisant des assemblées populaires dans les quartiers, l’autogestion en milieu de travail. Une réponse qui refuse toute forme de délégation qui emprisonne la volonté de changer ce système qui montre chaque jour ses limites. Une réponse qui a su rassembler des dizaines de milliers de personnes, travailleurs, étudiants, chômeurs, des Grecs et des immigrants, parce que la lutte est celle de tous les exploités, quelle que soit leur origine. Une réponse qui fait peur aux patrons et à l’État, non seulement parce que cela montre qu’il y a une alternative à l’atomisation sociale, l’aliénation et l’exploitation, mais que cette solution est plus que jamais nécessaire. Nécessaire, car il est maintenant clair que l’État et le capital ne font que détruire toute relation sociale qui n’est pas médiée par l’argent ou par des rapports de domination. Nécessaire parce que la crise appauvrit les classes laborieuses et les classes moyennes et que ce n’est rien de plus qu’un autre vol effectué par ceux qui gèrent l’argent et le pouvoir.

 

Les camarades grecs ont été en mesure de construire une réponse à ce crime et pour cette raison, ils sont attaqués par la police soutenue en cela par l’Aube dorée, groupe paramilitaire nazi. Ce n’est pas un hasard si, en temps de crise et de mobilisations populaires, l’appareil d’État utilise la main-d’œuvre fasciste. Il en a été ainsi en Italie, il en est donc ainsi en Grèce en 2013.

 

En fait, la Grèce n’est pas loin de la péninsule italienne. Ici aussi, l’État réduit à néant les résultats d’un siècle de luttes ouvrières et populaires. Là aussi, l’État s’attaque aux mouvements sociaux, évacue les sites occupés, attaque les travailleurs en lutte, tire des gaz lacrymogène contre des étudiants, en battant jusqu’à ceux qui s’opposent à la destruction de l’environnement et au militarisme. Pour cela, il est nécessaire de rejeter la vision nationaliste de la crise, le non-sens de la souveraineté monétaire au niveau national en tant que réponse à l’Europe des banques. Il faut s’attaquer aux soi-disant différences anthropologiques qui créent la crise, tout en se référant aux thèses racistes. C’est une vision déformée qui assurera une plus grande consolidation des mécanismes de discipline et de domination de l’État et qui s’exprime, dans sa forme la plus complète, dans le sacrifice des classes subalternes sur l’autel des guerres nationalistes.

 

Les luttes des anarchistes en Grèce sont nos luttes, nos luttes sont celles des anarchistes grecs, tout comme sont nos luttes celles de celles et ceux qui, partout dans le monde, s’opposent à l’exploitation classiste, raciste et sexiste, et construisent, tous les jours, une société d’individus libres et égaux.

 

Nous invitons tout le mouvement anarchiste à la plus grande solidarité possible.

 

Fédération anarchiste italienne. Milan 13-01-2013

 

Appel à solidarité pour la Fédération libertaire argentine (FLA)

09-01-2013

Nous nous adressons à vous en ce jour afin de solliciter votre solidarité en ces temps difficiles pour l’École libre de Constitución (ELC). Depuis le début, l’ELC travaille de façon transparente et horizontale pour le bien commun : nos décisions sont toutes prises collectivement, lors d’assemblées libres entre professeurs et étudiants. En ce qui concerne l’orientation de notre programme d’étude, il a toujours été fortement incliné vers le développent communautaire, l’autogestion et le coopérativisme. Nous travaillons au sein du quartier de Constitución, localisé à proximité du terminal ferroviaire du sud de la ville : c’est un axe de transit essentiel aussi bien pour les travailleurs que pour les sans-abris. Les gens y vivent souvent dans des conditions difficiles au sein de logements bien souvent délabrés et délaissés par les pouvoirs publics. Ces gens sont tous nos étudiants. Malgré les difficultés, nous sommes particulièrement fiers du fait que certains de nos étudiants ont connu des améliorations notoires dans leur activités professionnelles, pendant que d’autres ont pu poursuivre des études supérieures suite à l’obtention de leurs diplômes à l’ELC. Notre école est implantée et active dans ce quartier depuis 5 ans, mais l’action d’usurpation autoritaire de décembre 2011 nous a laissé, à la rue, sans un local.

 

Tout au long de l’année 2012, nous avons fonctionné tant bien que mal dans des locaux de fortune : nos activités se sont tenues sur des places publiques, dans des chambres d’hôtels, et dans divers endroits mis à notre disposition par nos camarades solidaires de Buenos Aires. Pour la majeure partie du temps, on a fonctionné dans le local d’une université à Constitución. Malheureusement, d’ici à la fin de cette année nous devons laisser ce lieu. Bien que l’École Libre de Constitución, au- delà des murs qui la composent, existera toujours dans le cœur de celles et ceux qui la composent, nous avons besoin d’un espace physique pour garantir la pérennité de nos actions au sein de la communauté, pour partager avec les camarades des autres groupes qui, comme nous, se sont retrouvés à la rue suite à l’action des autoritaires en décembre 2011.

 

C’est pour ça que nous en appelons à la solidarité des camarades. Et nous appelons toute personne porteuse de solutions, d’idées ou de quelconque soutien moral, matériel (ordinateurs, tableaux d’école) et/ou financier de nous contacter dès que possible à l’adresse suivante: educacionlibertaria@yahoo.com.ar Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

Vous saluant fraternellement, Les camarades de l’ELC.


Vous pouvez apporter votre soutien à la FLA en écrivant à l’IFA (Internationale des Fédérations anarchistes) en envoyant vos chèques (mention soutien FLA au verso) à :

 

 

Société d’Entraide libertaire (SEL) c / o CESL

BP 121

25014 Besançon cedex

 

IBAN : FR7610278085900002057210175
BIC : CMCIFA2A
RIB : 10278 08590 00020572101 75

 

Mexique. Contre le harcèlement et la répression de la Croix Noire Anarchiste (CNA)

21-12-2012

AUJOURD’HUI, NOUS SOMMES TOUS DES ANARCHISTES !

 

La fin du XIXème siècle et tout le XXème siècle ont été les témoins des infatigables luttes sociales dont ont fait partie, entre autres, les libertaires de la trempe de Praxedis Guerrero, Librado Rivera, Diódoro Batalla, Rosalío Bustamante, Enrique Flores Magón et bien évidemment l’immortel Ricardo Flores Magón. Leurs apports politiques sont toujours actuellement présents dans la Constitution en vigueur, ainsi que dans une infinité de lois secondaires et dans la mémoire des mouvements politiques et sociaux du pays.

 

Les militants du mouvement anarchiste sont, bien sûr, une partie fondamentale de la pensée de la gauche critique, décolonisée et provenant d’en-bas, dans notre pays. L’attitude des trois partis politiques instigateurs du néolibéralisme au niveau du pouvoir (PRI-PAN-PRD), qui a consisté à pointer du doigt et harceler les activités sociales et politiques des groupes qui se revendiquent de la pensée de Ricardo Flores Magón, est un blasphème historique.

 

La répression de la manifestation contre le régime du Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI) de Enrique Peña Nieto a eu comme objectif principal de criminaliser la jeunesse qui pense, qui débat, qui questionne, qui lutte pour un monde meilleur et qui, bien sûr, ne s’est pas faite piéger par "l’éducation-compétition" qui a été poussée par les groupes de pouvoir hégémoniques chargés de soumettre le peuple de cette nation.

 

Les compagnons du collectif libertaire de la Croix Noire Anarchiste ont été désignés de manière irresponsable par le chef du gouvernement du District Fédéral (Maire de Mexico) Marcelo Ebrard, comme les coupables des troubles qui ont eu lieu dans le centre historique de Mexico, le 1er décembre 2012. De plus, des jeunes détenus ont été obligés de déclarer faire partie de ce groupe alors qu’ils n’en étaient pas. Nous considérons que cela fait partie d’une stratégie contre-insurrectionnelle et que c’est un préjudice pour toute la gauche anti-système. Cette campagne est, sans nul doute, initiée et impulsée par les autorités du PAN (Parti d’Action National), du PRD (Parti Démocratique Révolutionnaire) et du PRI, qui pensent qu’avec ce type d’attitude, le peuple du Mexique oubliera la guerre génocidaire du mandat présidentiel sortant, la corruption, la misère et les promesses non tenues de leurs mandats.

 

Toute notre solidarité et tout notre respect vont au travail que réalisent les compagnons et compagnes de la Croix Noire Anarchiste, nous exigeons le respect total de leurs droits politiques et de leur intégrité. Nous sommes avec Vous et nous restons vigilants au cas où le gouvernement fédéral ou celui du DF (District Fédéral, Ville de Mexico) tenteraient des actions brutales contre vous.

 

Nous exigeons la libération immédiate des prisonniers politiques du 1er décembre 2012.

 

Face à la répression : aujourd’hui, nous sommes tous ANARCHISTES !

 

Fraternellement,

 

Contre le pillage et la répression, la Solidarité !

 

Red Contra la Represión y por la Solidaridad.

 

Mexique - Communiqué de soutien aux victimes et aux personnes détenues suite à l’investiture d’Enrique Peña Nieto

09-12-2012

Le 1er décembre, les forces de l’ordre, municipales et fédérales, faisant usage de balles en caoutchouc, tirées à bout portant, et de grenades lacrymogènes, ont provoqué des dizaines de blessés, dont au moins deux sont dans un état grave. Les habitants de Mexico sont descendus dans la rue pour protester contre l’investiture du nouveau président mexicain, Enrique Peña Nieto. Ils ont été confrontés, dès l’aube, à une répression policière exceptionnelle. Ex-gouverneur de l’Etat de Mexico, Enrique Peña Nieto est notamment responsable de la répression et des violences policières commises à San Salvador de Atenco, en 2006, lors des manifestations contre un projet d’aéroport. Son élection frauduleuse de juillet dernier annonçait le retour au pouvoir du PRI (Parti révolutionnaire institutionnel), qui a gouverné le Mexique pendant soixante-dix ans jusqu’en 1989, dans la corruption et la violence.

 

Les droits à la liberté d’expression et à la liberté de manifester dans l’espace public sont des droits fondamentaux de la population lorsque le mal-être social doit s’exprimer. Des barrières et des murs métalliques ont été dressés sur le parcours permettant d’accéder au Zocalo (place principale de Mexico). La mani­fes­ta­tion, com­po­sée d’étudiants, de pro­fes­seurs, de mères au foyer, d’ouvriers et d’anar­chis­tes a été harcelée par 6 000 policiers anti-émeute déployés aux abords du palais législatif de San Lázaro. Ces mesures disproportionnées ont provoqué la colère populaire car perçues comme une entrave à leur libre circulation.

 

Au ras-le-bol légitime de toute une population qui doit affronter chaque jour la pauvreté et la corruption, le nouveau pouvoir a donc répondu par des agressions d’une grande brutalité et des arrestations massives, et des actes de tortures durant les gardes à vue. 67 personnes sont toujours emprisonnées et encourent des peines allant de dix à trente ans de prison pour délit d’« attaque à la paix publique et à la stabilité de l’Etat ». Les lésions causées par les forces du désordre, dont la perte d’un œil chez un des blessés et une blessure grave à la tête chez un autre, sont dues aux tirs de balles de caou­tchouc, dont l’usage est inter­dit au Mexique, et qui, selon les recomman­da­tions de l’ONU, ne doi­vent pas être tirées à moins de 30 mètres. Des personnes simplement de passage dans les zones d’affrontements et ne participant pas aux manifestations ont également été arrêtées de manière arbitraire. Le but est de diviser, de terroriser, de décourager et d’écraser toute forme de résistance sociale.

 

Comble de l’hypocrisie et du cynisme, le « maire » de la capitale, Marcelo Ebrard, veut maintenant stigmatiser les anarchistes en les rendant responsables des affrontements, alors qu’ils se défendaient au côté de la population. Des organisations comme la Coordination étudiante anarchiste, Yosoy132 et Cruza Negra Anarquista, ouvertement opposées à toute forme de criminalisation de la contestation sociale et de la jeunesse, deviennent les boucs émissaires désignés par le gouvernement fédéral. La campagne de persécution et de diffamation à l’encontre des groupes et individus anarchistes et libertaires n’est pas nouvelle, mais elle s’accentue fortement, relayée par les mass médias complices de cette élection frauduleuse. Pour rappel, 300 anar­chis­tes furent encerclés par la police pen­dant deux heures lors de leur rassemblement au monument de la Révolution le 1er mai der­nier.

 

La Fédération anarchiste exprime toute sa solidarité envers les victimes des sévices commis par les sbires du pouvoir et est aux côtés de tous ceux et celles qui luttent contre l’Etat et sa violence, au Mexique comme ailleurs.

 

Libération immédiate des personnes détenues et abandon des charges contre elles !

 

Relations internationales de la Fédération Anarchiste

 

Slovénie - Pas de discrimination, ils sont tous finis !

06-12-2012

Ces derniers jours ont vu l’histoire de toute sa force s’écraser sur nous. La révolte à Maribor a entrepris ce que peu avaient imaginé possible : les auto organisés ont poussé leur shérif local dans le coin, puis l’ont forcé à fuir en disgrâce. Ce fut l’étincelle qui a déclenché une vaste révolte contre l’élite politico-économique et le système capitaliste dans son ensemble. Nous ne possédons pas une boule de cristal pour dire ce qui suivra, mais ce dont nous sommes certains c’est que nous ne pouvons rien attendre du romantisme et de la naïveté mais beaucoup d’organisation et de courage.

 

Du bas vers le haut et de la périphérie vers le centre

Alors que les manifestations réparties dans tout le pays, elles ont versé dans une grande révolte contre l’élite dirigeante et l’ordre existant. De façon créative, les gens de chaque région ont utilisé leurs propres dialectes locaux pour exprimer le même message aux politiciens : « Vous êtes fini ». Le caractère décentralisé de la révolte est l’un des aspects clés des événements à ce jour. L’autre est le fait que l’ensemble du processus jusqu’à ce point reste totalement ascendant de caractère, il n’y a pas de dirigeants qui organisent, seulement des personnes qui ne représentent personne. Afin de défendre cette solidarité entre les peuples et de bloquer la récupération de la révolte de la part de la classe politique, c’est exactement cette décentralisation que nous avons besoin défendre, de promouvoir et de renforcer !

 

Police partout, justice nulle part pour être vu !

La brutalité policière sur les manifestants n’était pas une surprise. Ce qui est surprenant sont toutes les illusions que la police se joint à nous. Il est vrai que les policiers ne sont pas la cible principale de cette révolte et que l’affrontement entre la police et les manifestants n’est pas son horizon ultime et unique. Ce que les gens visent dans ce conflit est la classe capitaliste et politique et le système dans son ensemble. Mais il est aussi tout à fait vrai que les policiers ne sont pas nos alliés et en raison de leur rôle dans le système ils ne peuvent, jamais et nulle ne part, être des alliés de cette révolte. Rappelons-nous : la police fait partie de l’appareil répressif de l’Etat. Sa fonction structurelle est de défendre l’ordre existant et les intérêts de la classe dirigeante. Peu importe comment les individus en uniforme sont exploités ! Alors qu’ils suivent les ordres de leurs supérieurs, ils restent policiers et policières. Quand ils cesseront de le faire, ils pourront faire partie de la révolte.

 

Nourrir les illusions qu’ils sont de notre côté est donc naïf à l’extrême. Étaient leurs interventions sur les manifestations de ces derniers jours, vraiment si non problématiques comme certains le présentent et vraiment dans l’intérêt des gens dans la rue ? Avons-nous déjà oublié la répression brutale des manifestations à Maribor et les menaces de Gorenak (ministre de l’Intérieur) qu’ils vont traquer tous les organisateurs de manifestations illégales?

 

Nous ne sommes également pas surpris par toute la moralisation des émeutiers et la violence qui s’est propagé à travers les réseaux sociaux. Les médias gouvernementaux nous ont jeté un os et certains sont immédiatement tombés dans le panneau. Mais qu’est-ce que 10 vitres brisées, une porte défoncée à la mairie et une rue où des pavés ont été arrachés par rapport à la violence structurelle de l’État ? Jeunesse sans avenir, chômage, précarité, réduction des bourses, réduction du nombre de repas dans les écoles qui sont payés par les fonds publics, diminution du nombre de enseignants dans les écoles maternelles, réduction des droits aux services de santé, réduction du financement public de l’éducation et de la recherche, âge de la retraite de plus en plus élevé, baisse des salaires et des retraites, diminution de jours de repos, pénurie de logements à but non lucratif, jeunes contraints de vivre avec leurs parents jusqu’à un âge avancé, déni des droits aux homosexuels, aux migrants, aux femmes et aux personnes dont l’origine sociale n’est pas l’une des grandes religions ou d’ethnie. Et nous n’avons même pas parlé de la corruption, le népotisme, le clientélisme et la criminalité de l’élite dirigeante. Ils nous obligent à travailler plus, mais le fruit de notre travail est constamment accaparé par la classe capitaliste. Cette exploitation est au cœur de ce système. Dites-nous maintenant, qui commet la violence sur qui ? Comment ose-t-on condamner des gens dont l’avenir a été volé ? La jeunesse est en colère et n’a rien à perdre. Arrêtons de les condamner, ensemble, nous devons nous recentrer sur les vrais problèmes.

 

Encore plus dangereux sont les différents appels à l’auto répression et la coopération avec la police. Ne sommes-nous déjà pas confrontés à des niveaux inacceptables de la surveillance, l’utilisation de vidéosurveillance et de la répression? Ce sont ces gens qui proposent d’aider la police à la recherche d’émeutiers, de les livrer à la police et donc d’exclure un grand nombre de jeunes de la révolte à laquelle ils ont contribué de manière significative? Coopérer avec la police pour se tirer une balle dans le pied pour condamner les jeunes qui expriment leurs positions de manière plus directe consiste à jouer un rôle de blocage dans le potentiel de la réalisation future de cette révolte.

 

Aujourd’hui, briser une fenêtre est défini comme un acte de violence par les autorités. Pourtant il doit être clair que cette même définition peut rapidement être appliquée à toutes les formes de protestations qui ne seront pas approuvées ou autorisées par ces autorités, qui ne seront pas assez passives et donc pas totalement bénignes. Qu’il soit clair que dans les yeux du système qui nous humilie, nous vole année après année, nous sommes tous des émeutiers.

 

Une fois de plus, nous affirmons notre entière solidarité avec toutes les personnes détenues, et demandons leur libération immédiate et appelons à la fin de poursuite judiciaire et la persécution par les médias et l’annulation de toutes les sanctions financières et autres qui ont été délivrés aux personnes en raison de leur participation aux manifestations.

 

Le pouvoir au peuple, pas aux partis politiques!

Après l’agitation initiale spontanée de la révolte, où la créativité des masses a été manifeste, un nouvel espace de réflexions stratégiques est ouvert. Si nous voulons que la révolte se transforme en mouvement social avec des demandes concrètes, des objectifs et des visions, nous devons trouver des façons d’articuler ces exigences, et d’aboutir à une forme d’organisation qui peut rendre ce processus possible. Sinon la révolte disparaîtra rapidement et les choses resteront les mêmes.

 

En ce qui concerne les exigences, nous devons procéder étape par étape et commencer par celles qui ont déjà été formulées dans la révolte. Pour sûr, nous devons préserver les structures sociales telles que la santé publique et le système éducatif. Nous devons également préserver les droits existants des travailleurs. Après avoir déclaré que nous ne luttons pas pour la préservation de l’ancien système. Bien que nous ne permettions pas aux droits qui ont été acquis dans les luttes du passé d’être remis en question, nous devons maintenir aussi bien un point de vue stratégique essentiel. Tant que le capital et l’Etat existeront, les modes d’exploitation et d’oppression resteront dans le système du bien être public d’éducation, de santé et du social. C’est pourquoi nous devons aussi nous auto organiser au sein de ces structures, et pas seulement négocier des miettes. Les droits ne sont jamais garantis, il faut les défendre !

 

Une partie de l’élite politique corrompue se rend compte qu’ils sont finis et quittent la scène politique. Ils sont remplacés assez rapidement par de nouveaux politiciens, sans que nous leur donnions une quelconque légitimité, qui prennent des décisions en notre nom. Leur intérêts ne sont pas les nôtres et ils nous montrent chaque jour par de nombreux exemples de népotisme, de la corruption et par des réformes de « divers anti-crise » et des lois qui nous poussent encore plus loin en marge de la société et au-delà.

 

C’est pourquoi chacun d’entre eux doit s’en aller, du premier au dernier. Il serait de pure naïveté de croire qu’il y a des gens purs, non corrompus, quelque part, qui portent notre intérêt dans leur cœur et qu’ils nous sortirons de la crise, et qu’il suffit pour cela de voter pour eux aux prochaines élections. C’est le système politique et économique avec son autoritarisme inhérent et son caractère hiérarchique qui rend impossible pour nous de vivre d’une manière non aliénée, selon nos désirs et nos besoins. Tant que le capitalisme existera où les règles d’une minorité imposent sur la majorité, nous poussant aux marges économiques et sociales, nos vies seront vides. Si nous ne résistons pas et ne luttons pas pour des alternatives, il y aura toujours quelqu’un qui régnera sur nous : patriarches dans nos foyers, doyens et représentants des étudiants dans nos facultés, patrons de nos emplois et politiciens dans le gouvernement. La fausse démocratie qu’ils nous offrent en forme d’élections n’est pas la seule forme possible d’organiser notre vie sociale.

 

Nous allons organiser où nous vivons, travaillons et étudions

Si nous voulons que la révolte et ses exigences produisent une réelle puissance sociale, il faut s’auto organiser. Quand on parle de l’organisation de la révolte nous devons nécessairement penser à des formes différentes de développement socio politiques auxquelles que nous sommes habituées. Nous devons nous organiser d’en bas, sans hiérarchie ni dirigeant, partout où nous sommes exploités et opprimés : dans nos quartiers, sur nos lieux de travail, dans nos établissements d’enseignement. Les agriculteurs doivent s’organiser en coopératives, les coopératives doivent se connecter avec l’environnement urbain. L’auto organisation doit être spontanée et créative, elle doit développer des relations libres et établir des structures qui permettront la pleine émancipation de tous les individus. Ils doivent suivre les principes de la démocratie directe, solidarité mutuelle, non autoritaire et anti-fasciste.

 

Pour la méthode initiale de l’organisation, nous suggérons l’établissement de la démocratie de l’assemblée directe qui a été une pratique de mouvements insurrectionnels dans le monde entier ces deux dernières années. Nous pouvons nous organiser localement en petits groupes et ainsi façonner l’avenir en définissant nos besoins et les besoins de nos villes et villages. Ensemble, nous pouvons formuler des propositions et découvrir nos potentialités, ce qui nous permettrait aussi de réaliser que nous sommes capables de le faire par nous-mêmes. C’est ainsi que nous construirons la fraternité et l’unité pour tout le monde, mais rien pour ceux qui voudront régner sur nous.

 

Pour la prochaine étape, nous suggérons la coordination mutuelle de ces groupes et de mettre en place de nouvelles formes d’organisation de cette dispersion de la révolte et son développement. Nous suggérons que, sur la base de nos principes communs, nous nous unissons dans un front de groupes, d’organisations et de particuliers. Ce front doit être idéologiquement ouvert, inclusif et basé sur des revendications communes. Elles doivent être organisées horizontalement, sans organes centraux et fonctionnaires et sur la base de l’autonomie des individus et dans un processus décisionnel de la démocratique directe.

 

Nous appelons tous les groupes, les organisations et les individus qui trouvent ces idées convenables, d’organiser dans nos communautés locales des assemblées ouvertes, qui peuvent ensuite se connecter les unes avec les autres. Prenons ensemble nos vies en main!

 

Des rues et des places, 6. décembre 2012

Fédération pour l’organisation anarchiste (FAO), Slovénie

 

Grèce - Pour la solidarité internationale

24-11-2012

Le 7 novembre, dans le cadre de la grève générale 48 heures, les manifestants ont affronté la police devant le bâtiment du Parlement, alors que dans le même temps, de nouvelles mesures très sévères contre les travailleurs et la société en général étaient voté.

 

Le 14 novembre, dans le cadre de la grève de solidarité pour l’Europe du Sud, des manifestants en Espagne, en Italie et au Portugal se sont affrontés avec les forces de police.

 

Ainsi, le monde du travail / du chômage est de plus en plus collision avec le monde capitaliste. Et l’État mène une guerre plus en plus dure contre la société.

 

L’action directe, les luttes politiques organisées, la formation de contre-structures sociales et la solidarité internationale, fondée sur des structures horizontales et le refus de l’État et du capitalisme, c’est notre façon, notre contribution à l’antagonisme social et de classe qui est constamment accrue.

 

Les patrons, afin d’éviter tout cas de soulèvement social incontrôlable dans les pays du sud de l’Europe, préfèrent, comme cela s’est déjà passé dans l’histoire, voir se former dans la société un mélange de peur, de panique et de bigoterie, qui se tourneront ensuite vers les conservateurs et / ou les régimes totalitaires. Bien sûr, ils préfèrent la guerre civile à la révolution sociale, les massacres nationalistes entre les nations au renversement de leur domination de classe. Ce piège existe dans toute l’Europe méditerranéenne et dans les Balkans qui n’ont jamais été si fragiles.

 

En réalité, en Grèce, la participation des travailleurs dans les dernières grèves n’était pas celle attendue. Les gens savent que « quelque chose de grand » doit se produire pour que les choses changent radicalement. Bien sûr, cela ne veut pas dire que ce peuple est prêt à se risquer aujourd’hui même pour un peu de ce « grand quelque chose ». Donc, ce que les gens font principalement est d’attendre que la situation s’améliore un peu, certains en votant pour le parti de gauche SYRIZA. Une autre partie, importante en nombre, ressort les éléments les plus sales, nourris à jour par le système bourgeoisie, en votant pour les nazis de Xrisi Avgi (Aube dorée).

 

Dans le secteur privé, le concept de grève est impensable. Il y a très peu de secteurs et encore moins de travailleurs individuels, qui ont conquis le droit de grève par leurs luttes.

 

Néanmoins, une partie de la société grecque, petite mais discrète, présente un militantisme particulier et une dynamique qui semblent, à l’heure actuelle, ne pas céder sous les pressions quelconques. Cette partie constitue les différents fronts de lutte dans les quartiers d’Athènes, dans les villes petites et grandes de la Grèce, dans les rues. Dans cette partie, les anarchistes ont un rôle fondamental. L’action des anarchistes, dans la période la plus récente, est situé en général dans les assemblées locales de démocratie directe et dans les contre-structures sociales, dans les actions antifascistes et dans la solidarité avec les prisonniers anarchistes.

 

Notre position est que les Grecs ne méritent pas la solidarité d’une manière générale et vague, mais fondée sur un raisonnement spécifique. Ceux qui méritent le soutien de la solidarité matérielle et directe sont d’abord ceux qui luttent en Grèce, comme ceux qui luttent dans d’autres pays d’Europe et partout où les luttes sont les mêmes. Les contre-structures d’entraide et de solidarité sociale, qui sont créées par ceux de la lutte, les efforts fournis par ces contre-structures ne sont pas liés à de la philanthropie ou à de la pêche aux votes, mais ont à voir avec la dignité et la résistance.

 

Il est vrai que la situation économique, qui ne cesse de se détériorer, a limité la portée de certaines formes de notre action. En outre, les contre-structures sociales (les centres médicaux, les coopératives, etc), qui ont été mises en route ou qui sont en cours de création, sont sans cesse confrontées au problème du manque d’argent élémentaire ou d’infrastructure. Aujourd’hui en Grèce, et aussi ailleurs, il est évident à quel point les idées pratiques de Proudhon et les suggestions anarcho-communistes de Kropotkine continuent à offrir une perspective révolutionnaire.

 

Donc, nous avons pensé que l’on pourrait faire la chose suivante :

 

1) Au niveau de l’internationalisme anarchiste, coordonné à sein de l’IFA (Internationale des Fédérations anarchistes) et avec les groupes affiliés dans d’autres pays. Affiches, dépliants communs, des interventions coordonnées sont d’une grande importance, car ils démontrent l’unité d’action internationaliste et, à un certain degré, ils peuvent atténuer les problèmes économiques d’une fédération ou d’un groupe particulier. Nous tenons à souligner qu’une telle action coordonnée constitue pour nous un outil précieux de politique à l’intérieur de notre pays. Nous savons quelles sont les positions des partis européens d’extrême droite envers la Grèce : en un mot les Grecs doivent « aller se noyer ». Nous avons l’occasion de montrer que la seule route qui existe, pour les gens, afin de vivre dans la dignité est à travers la solidarité internationaliste et la coopération.

 

2) Soutien matériel aux initiatives spécifiques anarchistes ou aux contre-structures sociales. La première permet d’appuyer la lutte anarchiste et la seconde permet l’émergence et l’élargissement d’une contre-société à l’intérieur de la société.

 

Aussi, nous devons vous informer que récemment de plus en plus de camarades sont préoccupés par la question de la création d’une organisation plus efficace et plus massive des anarchistes en Grèce, sur une base fédérale. Mais pour que cela devienne quelque chose de vraiment vivant et réel, une longue route est encore nécessaire.

 

Groupe des communistes libertaires (Athènes) - Internationale des Fédérations anarchistes, Novembre 2012